On peut être le King et avoir un talon d’Achille. C’est même courant. Qu’on soit le roi des Myrmidons ou l’auteur d’une myriade de succès de librairies. C’est même classique. La part d’humanité de la légende, du héros fait aussi son charme. Sous le casque, il y a un homme, un crâne, de la chair. Une fragilité.
Stephen King est triskaïdékaphobe.
τρεισκαίδεκα (treisdeka) et φόϐος (phobos) sont dans une trière grecque et King tombe à l’eau.
Non, le puissant, fameux, fantastique, glorieux Stephen King n’a pas peur de la langue grecque. Il a peur du chiffre 13. Il est en détresse devant des 13. Pour faire simple, il est treizophobe, quoi.
On lui souhaiterait bien, sur un air de Bashung…
Et que ne durent que les moments 12.
Et que ne 12.
Hélas, en France, l’irrévérence est de mise. L’irréductible Gaulois a encore frappé, publié, raillé les petites manies de messieurs les Ôteurs américains qui se la pètent.
Simetierre est un roman sorti aux Etats-Unis un 14 (tiens !) novembre 1983. Peu après il sort en France aux éditions Albin Michel. Et là cruauté de l’éditeur : le récit commence à la page 13…
Quel toupet, ces Français !
Stephen King a-t-il souhaité que celui qui a eu l’idée treize déplaiante de faire commencer son récit à la page 13 soit mordu par une chauve-souris enragée, séquestré dans sa chambre, confiné dans un hôtel en montagne en plein hiver ou bien victime d’une gigantesque pandémie…euh.
Le traducteur François Lasquin avait-il, à l’époque, plaidé la cause de King ? Stephen King est-il au courant que l’édition française de Simetierre commence à la page 13 ? Stephen King n’a-t-il jamais écrit de treizième livre ? Est-ce que sa triskaïdékaphobie n’est qu’un concept anglophone ? Existe-il un prix de la page 13 réservé aux triskaïdékaphiles ?
KING … Mmh …
… Là ou par Trézène reconvoque aux pas légers, … le choeur des Femmes ???
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