Un crime sans importance d’Irène Frain (2020)
Dans la course effrénée – et sans cesse repoussée – au Goncourt, il avait cru en ses chances. Le sujet lui avait plu. Un Cold Case familial. Une enquête autobiographique.
Hélas, le jour où il achetait le livre, le livre sortait de la dernière liste du Goncourt. Brrrr. L’aventure a fini en Gongourd. Pas de ruban rouge à l’horizon pour se réchauffer, pas de Prix Goncourt pour cette prose populaire. Goncourt et un jour sans Frain.
Après tout il a eu le Prix Renaudot pour Les Choses en 1965.
«Un prix Goncourt », voilà qui aurait pu figurer dans le roman où Perec s’était interdit la lettre -e. Ce lipogramme, La Disparition, chef d’œuvre de lipo-e-succion.
Plus on s’approche du verdict, plus le défi devient facile. Sauf si ce futur Goncourt traîne dans les parages et qu’il en a lu quelques pages mais sans plus. La formule magique « Chevet le lire ! » ne marche pas et, chaque soir, le sommeil le gagne avant que le livre gagne son Goncourt.
L’aura ? L’aura pas ?
Lauréats !
Il y en a qui le prennent bien. Avec le sourire, de la décontraction devant cette marque de haute estime d’une partie de la profession.
D’autres en pleine poire. L’inspiration réduite au poids-plume. L’écrit étranglé. Par exemple, Pascal Laîné.
Il y a justement toute une littérature sur le syndrome post-Goncourt, sur le bibli-blues et cette couronne de lauriers qui dégénère en couronne d’épines.
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Pour le Goncourt 2019, ils sont quatre en lice. Pas de nouveaux venus. Pas de disruption en vue. Les 100 ans du Goncourt de Proust (À l’ombre des jeunes filles en fleurs, 1919) font peser sur le Goncourt 2019 une responsabilité.
C’est l’appât-lice et la possibilité d’un buzz, d’une reprise.
100 ans, ça se fête. Cet anniversaire ne peut sacrer un auteur dont le prix sera sans lendemain, un auteur que le prix étouffera, un tel est Prix qui croira se pendre. Trop goncouru, essoufflé, la chasse…à court d’idées. Non, ce prix sera mémorable. Alors autant le donner à un auteur qui a déjà un passé.
Ils sont quatre en lice.
À true Prix.
Qui l’aura ? On le saura : un de ces quatre. Lire la suite « Qui aura la peau du Prix Goncourt 2019 ? »
Il vient de lire La Dentellière de Pascal Laîné, le Goncourt de 1974. Il l’a trouvé en brocante dans une première édition, ce qui a déterminé son choix. Toujours important de lire un Goncourt, souvenir d’une année littéraire, carte postale paginée.
Lire peu ou Proust 