Pauline ou l’enfance poignante

Pauline ou l’enfance. Le titre et le sujet ont des accents proustiens et stendhaliens. La piste stendhalienne semble bonne. Pauline, prénom de la sœur de Stendhal, a pour nom de famille Amance (Armance est le titre du premier roman de Stendhal).
Pauline, c‘est le prénom d’une jeune fille, très bonne amie d’enfance du narrateur. Qu’est-elle devenue ? C’est une silhouette, croisée sur le quai d’un port, qui suggère un sillage à sa mémoire. Comme un effet de miroir sur son chemin.


Ce court roman invite le lecteur à accompagner l’auteur sur les lieux de son enfance « modeste territoire » qui est une enfance qui parle à tous. Une enfance universelle par ces jeux d’enfants, ces figures d’adultes, ces souvenirs de famille et une nature dans sa belle diversité. Une enfance unique, aussi. Elles le sont toutes. Une enfance universelle aussi par ce vide qui sépare soudain les jeunes années de l’âge adulte. Un pont rompu. Ce vide laissé par des anciens qui s’éteignent et des jeunes qui grandissent et se perdent de vue.

«L’enfance est un tout petit royaume. Un homme le parcourt en quelques enjambées. »
Trente après. Tentant. Ou plutôt tenté par le hasard.

Un retour dans un royaume lointain, perdu, changé. Le temps s’est tellement écoulé que même le chien d’Ulysse n’aurait pas réussi à tenir jusqu’à ces retrouvailles.

Quelques enjambées d’adulte pour retrouver le souvenir de ce trio d’enfance. En guise de bons copains, son cousin Pierre et puis Pauline. Et l’envie de fredonner « On était tous amoureux d’elle ».

Les lignes de ce court roman nous font signe. À quels souvenirs d’enfance nous confronterions-nous si l’occasion nous en était donnée ?

Pauline ou l’enfance poignante.

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