À lire à l’heure
« Il était 18 heures lorsque la beuverie commença, au bar de Jacinto. Elle devait durer environ neuf heures.
On but, bavarda et fit du tapage. Peu à peu, d’autres vinrent se joindre à cette joyeuse compagnie. Certains ne restèrent qu’un moment, avant de disparaître. L’un d’eux avait une guitare dont il se mit à jouer. Le guitariste fut de ceux qui tinrent le coup jusqu’à la fin, ainsi qu’un jeune Anglais et sa femme rousse. De temps en temps, deux gardes civils en patrouille entraient et appuyaient leur carabine contre le comptoir. Ils se laissaient offrir un cognac, souriaient de toutes leurs dents et ressortaient dans la nuit. On parlait de tout, un peu dans toutes les langues. À intervalles réguliers, Jacinto passait derrière le comptoir pour tenir les comptes. Le petit peintre finlandais qui s’était distingué lors de la bagarre, quelques mois plus tôt, vint vider quelques verres de réconciliation, mais il but un peu trop, ne tarda pas à être ivre et sortit d’un pas chancelant. »
Le Camion de Per Wahlöö
Per Wahlöö, sans oublier Maj Sjöwall.