Éphémérides. Quand le calendrier se fait littéraire.
« L’hiver laissant place au printemps, Spies et Parsons redonnèrent vie à la revendication de la journée de huit heures et décidèrent d’organiser une grande manifestation pour le 1er mai. »
La bombe de Frank Harris (2015)
« 1er mai
Aujourd’hui, en dépit d’une sécheresse qui frise la catastrophe, la ville sent le muguet. »
Beaux nuages du soir de Michel Peyramaure (2012)
« Il arriva comme prévu à Langlade le matin du 1er mai 1893. Aurélien étant occupé à l’entretien de ses ruches, ce fut Léopold qui fut chargé de l’accueillir. »
L’Apiculteur de Maxence Fermine (2012)
« Ne dis à personne, je t’en prie, ma très aimée, que je suis parti « pour raisons de santé » – ni même « pour me reposer d’un travail épuisant ». (Dieu sait pourtant que c’est vrai !) Nul besoin d’expliquer que « Woodrow sera de retour dans son bureau de Nassau Hall le lundi 1er mai au matin ».
Maudits de Joyce Carol Oates (2014)
« […] la dernière fois que j’ai vu RAMIRO HERNANDEZ MONTES, c’est le matin du 1er mai, parce que le mercredi soir, c’était mon jour de repos et que je suis partie à Cofradia de Juarez. »
41 de Rogelio Guedea (2012)
« Après vingt-six jours de combat, le 1er mai 2003 au matin, le président Bush claironna sa victoire. Le nôtre de Président, Saddam Hussein le terrible, ne riposta, rat tapi dans une cave ; et ce seul silence prouvait que Bush l’emportait. »
Ulysse from Bagdad de Éric-Emmanuel Schmitt (2009)
« Dimanche 1er mai.
Le lendemain matin, quand le garçon se réveilla et se laissa glisser sur la glace, il ne put s’empêcher de rire. Une importante couche de neige était tombée pendant la nuit et il neigeait encore. L’air était empli de flocons blancs, si gros qu’on les aurait pris pour des ailes de papillons morts de froid. »
Le Merveilleux Voyage de Nils Holgersson à travers la Suède de Selma Lagerlöf (2011)
» « Quand le printemps arrive, il faut préparer le bateau et sortir pêcher. La saison du homard est courte ici. Deux mois seulement à partir du 1er mai. »
L’île du serment de Peter May (2014)
« En récompense, j’ai été choisie pour porter la pancarte au cortège du 1er mai avec la jolie devise de Maxime Gorki : « L’homme, cela sonne fièrement. »
Fugue polonaise de Beata de Robien (2013)
« Mardi1er mai, leurs corps avaient été découverts par des marcheurs à l’aube sur un talus jonché de feuilles, ils avaient sur eux leurs passeports et c’est ce qui permit leur identification. Aussitôt, une enquête pour assassinats fut ouverte. »
Les corps intermédiaires de Mamadou Mahmoud N’Dongo (2014)
« Le lendemain, vendredi 1er mai, à l’aube, sept mille cavaliers commandés par un lieutenant de Saladin passent sous les murs de Tibériade. »
Les croisades vues par les Arabes de Amin Maalouf (2014)
» Et Rosa lisait un article de Lafargue :
Le massacre de Fourmies a donné au 1er mai ses martyrs et son auréole sanglante. »
La Belle de Mai de Roger Bordier (2012)
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« Je crois que tout a commencé en mai 1998. C’était un moment d’effervescence politique. Partout, il y avait des mouvements pour soutenir les chômeurs et les sanspapiers dans leurs revendications. Je ne manquais aucune manifestation, ça m’obsédait l’idée qu’il fallait que quelque chose change. Je me rappelle de la manif du 1er Mai. »
Mobiles de Sandra Lucbert (2013)
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Premier mai (Victor Hugo)
Tout conjugue le verbe aimer. Voici les roses.
Je ne suis pas en train de parler d’autres choses.
Premier mai ! l’amour gai, triste, brûlant, jaloux,
Fait soupirer les bois, les nids, les fleurs, les loups ;
L’arbre où j’ai, l’autre automne, écrit une devise,
La redit pour son compte et croit qu’il l’improvise ;
Les vieux antres pensifs, dont rit le geai moqueur,
Clignent leurs gros sourcils et font la bouche en cœur ;
L’atmosphère, embaumée et tendre, semble pleine
Des déclarations qu’au Printemps fait la plaine,
Et que l’herbe amoureuse adresse au ciel charmant.
A chaque pas du jour dans le bleu firmament,
La campagne éperdue, et toujours plus éprise,
Prodigue les senteurs, et dans la tiède brise
Envoie au renouveau ses baisers odorants ;
Tous ses bouquets, azurs, carmins, pourpres, safrans,
Dont l’haleine s’envole en murmurant : Je t’aime !
Sur le ravin, l’étang, le pré, le sillon même,
Font des taches partout de toutes les couleurs ;
Et, donnant les parfums, elle a gardé les fleurs ;
Comme si ses soupirs et ses tendres missives
Au mois de mai, qui rit dans les branches lascives,
Et tous les billets doux de son amour bavard,
Avaient laissé leur trace aux pages du buvard !
Les oiseaux dans les bois, molles voix étouffées,
Chantent des triolets et des rondeaux aux fées ;
Tout semble confier à l’ombre un doux secret ;
Tout aime, et tout l’avoue à voix basse ; on dirait
Qu’au nord, au sud brûlant, au couchant, à l’aurore,
La haie en fleur, le lierre et la source sonore,
Les monts, les champs, les lacs et les chênes mouvants,
Répètent un quatrain fait par les quatre vents.
Saint-Germain, 1er mai, 18…