Ah ! Les trobules (sic) de la personnalité

On ne peut pas juger un livre à sa couverture (voir « You can’t judge a book by looking at the cover » que chantait avec succès Bo Didley en 1962), mais on peut sourire franchement en découvrant celle-ci (voir plus haut) qui circule sur les réseaux notamment marchands (sur Amazon).

Peut-être n’a-t-on pas envie de lire ce livre, mais envie de sourire, ça oui.
« La Bible des trobules de la personnalité »

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Requiem pour un-qu’-on n’a pas encore lu

Écoute les titres
Ils jouent pour toi
Il est terrible ce mot-là
J’espère que tu aimes
C’est assez beau non
C’est le mot…
Requiem

Beaucoup de romans portent le nom requiem dans leur titre. Pas au cœur du titre, souvent au début.

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On achève bien…

510OAoVkJYL._SX210_Parfois des titres sont désastreux. Parfois ils sonnent faux ou sont tirés par les cheveux.

Des noms ! Des titres !

Ce serait trop facile et de mauvais esprit.

D’autres sont tellement réussis qu’ils engendrent des clins d’œil, des copies, des parodies. Ils sont passés dans le langage courant. Ce sont des titres arrivés, installés, ancrés dans notre langue. On les retrouve jusque dans la presse, dans les titres d’articles, frappants, incitatifs, accrocheurs. Lire la suite « On achève bien… »

« Les natures timides se jettent à l’eau » (Modiano)

MissL’adjectif timide semble être banni des titres des grands livres. Pas d’Au Bonheur des Timides, d’À la recherche timide du temps perdu, de Cent ans de Timidité, de Bruit, La Fureur et La Timidité.

Timide, le mot n’est pas vendeur. Le Marketing l’a tué. Ce n’est pas arrivé à l’adjectif « stupide ».

Le thème semble – c’est un comble – timidement traité.

La littérature française a un auteur timide. Nobellisé. Et qui n’hésite pas à se jeter à l’eau. Modiano.

Miss Timide. Question beauté, elle botte en touche. Question bête. La distanciation sociale, ça fait longtemps qu’elle connaît. Lire la suite « « Les natures timides se jettent à l’eau » (Modiano) »

Proustien dans le titre

Dans les années 80, au cinéma, on recherchait Susan désespérément.
Dans les années 90, un film de Pascal Bonitzer nous annonçait Rien sur Robert.
Un livre parti sur les traces du frère de Marcel s’intitula A la recherche de Robert Proust (2016).

À la recherche. De ce côté-ci. De ce côté-là.

Les titres des livres qui parlent de Proust doivent-il jouer des « Du côté » et des « À la recherche ». Et puis Le Temps…
C’est tentant.

Mots emblématiques, symboliques, en un mot, vaguement ou profondément, proustien. C’est dans ces pépites lexicales que s’extraient ses titres, que Proust fait signe et tire la couverture à Swann.

Du côté de chez Proust ? À la recherche de Proust ?

C’est un bas de laine dont les journalistes/les éditeurs auraient tort de se priver. Ce clin d’œil économe est efficace. Il est perçu par tous les lecteurs, du proustien au béotien.

Un pas Du Côté serait perçu comme un insolite pas de côté.

Il y a des ouvrages qui s’affranchissent d’un clin d’œil facile et la jouent free-style.

Non pas : « En voiture, Simone », mais : « Aimez-vous Brahms ? »

brahmsLes lignes de Sagan fonctionnent à l’héroïne (chez Sagan, c’est normal, de même que les voitures et le whisky). Dans ce roman, elle se nomme Paule et elle s’ennuie de son mari, Roger, puis de son amant, Simon. Elle n’en peut plus d’un Roger massif (auquel elle finira néanmoins par revenir, son côté Paule En-pince).

Dans le cœur de Paule, après Roger vient, un jour, Simon.

C’est dans un pneumatique que l’amant, Simon, écrit à sa maîtresse, Paule,

non pas : « En voiture, Simone » (c’est pas le même type de pneu),

mais : « Aimez-vous Brahms ? »

(Sagan confiera à Pierre Dumayet qu’ « Aimez-vous Mendelssohn ? » était trop long.)

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Les sassafras obaldiens et les saxiphrases

md30154705679« Vous entendez le vent dans les branches de sassafras ? »
René de Obaldia

Le laurier a un cousin d’Amérique : le sassafras. Il n’en fallait pas plus à la pièce qui emprunte ce nom pour faire dans la parodie de western. Le sassafras n’est-il pas surnommé le laurier des Iroquois ? Lire la suite « Les sassafras obaldiens et les saxiphrases »