Bonne heure littéraire : 03h37

À lire à l’heure

index« Le réveil indiquait trois heures trente-sept. J’avais les yeux grands ouverts et dans la tête, mon éternel regret, celui qui ne m’avait jamais quitté, celui qui ne me lâcherait jamais. À trois heures trente-sept du matin, moi, Paul Akerman, mari d’Anna, père de Sarah, Jacob et Jonathan, propriétaire d’une maison avec piscine et d’une TR4 65, j’étais prêt à tout recommencer, tout quitter pour jouer une  fois seulement, et de préférence au poste d’arrière, dans la sélection nationale de rugby. Bien sûr que j’étais trop vieux, bien sûr que tout ça était une obsession ridicule et pourtant, chaque nuit, je me tenais prêt, au cas où l’netraîneur viendrait frapper à la porte de la chambre en disant :

– Akerman, grouillez-vous, le titulaire s’est claqué, on a besoin de vous pour baiser les Anglais. »

Tous les matins je me lève de Jean-Paul Dubois (1988)

La bonne heure littéraire : 12h25

À lire à l’heure

index« Quand j’ai ouvert l’œil, j’ai essayé de deviner l’heure à l’intensité du jour qui filtrait par le contrevent. J’ai pensé : « Il est dix heures douze. » Le radioréveil indiquait douze heures vingt-cinq. Ça m’a mis de mauvaise humeur. D’abord parce que je m’étais trompé, parce que le temps avait filé plus vite que je ne l’avais ressenti et surtout parce qu’une fois encore, j’allais me lever tard. Je n’aimais pas ça mais je n’arrivais pas à faire autrement. »

Tous les matins je me lève de Jean-Paul Dubois (1988)

Tous les Goncourt n’habitent pas les hommes de la même façon

L’aura ? L’aura pas ?
Lauréats !

Il y en a qui le prennent bien. Avec le sourire, de la décontraction devant cette marque de haute estime d’une partie de la profession.

D’autres en pleine poire. L’inspiration réduite au poids-plume. L’écrit étranglé. Par exemple, Pascal Laîné.
Il y a justement toute une littérature sur le syndrome post-Goncourt, sur le bibli-blues et cette couronne de lauriers qui dégénère en couronne d’épines.

 

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