Cent jours pour tourner la page

On lit de drôles de formules. Une formule à la rubrique politique qui semble extraite de la dernière émission de La Grande Librairie ?

Cent jours pour tourner la page ?

La Grande Librairie est Lourde. L’impression est au plomb et comme si cela ne suffisait pas le silence de la lecture est de plomb et les mots font rien qu’à plomber l’ambiance. Cent jours s’anagramme (phonétiquement) en Gens Sourds.
C’est lourd, cent jours.

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Si le Lennie Small de Steinbeck avait écrit un livre…

Si le Lennie Small de Steinbeck avait pu écrire un livre, nous raconter une histoire, il aurait pu écrire Tous les petits animaux de Walker Hamilton. Bon, certes, son langage n’est pas châtié et il aurait sans doute été corrigé…ce qui, tempête éditoriale oblige, fait penser que ce roman bénéficie, en 10/18, d’un presque-blurb de Roald Dahl : « C’est un livre extraordinaire, émouvant. Je l’ai lu d’une traite et je suis persuadé que tout le monde fera de même. »

C’est un livre court, dense qui vous suit longtemps, comme Des souris et des hommes de Steinbeck. Un éveilleur de sensibilité. Histoire de penser à ce peuple des bas-côtés, à ceux dont on dit qu’ils ne sont rien.

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Steinbeck en Pléiade. Enfin.


Conversations entre Georges Brassens et l’écrivain René Fallet dans l’émission Les Livres de ma vie de Michel Polac.

G.B -Y’a Steinbeck qu’on a beaucoup aimé. Évidemment on l’aime moins maintenant pour des raisons…
R.F – extra-littéraires…
G.B – Mais enfin, rappelle-toi Tortilla Flat. […] Tu te rappelles, on a parlé souvent de Steinbeck. Maintenant, Steinbeck a fait quelque chose qui ne nous plaît pas tellement, mais on ne doit pas le rejeter pour ça. […]
R.F – Tout ce qu’il pourra faire n’effacera jamais Tortilla Flat […]
G.B – C’est difficile de vivre […] Un homme est quand même un homme, très fragile […] Il écrit ce qu’il pense, ce qu’il sent et il change, il évolue. Il est évident qu’après ses admirateurs peuvent être déçus car ils ne savent pas nuancer. Il faut prendre un homme tel qu’il est.

Lire chronologiquement l’œuvre de Steinbeck c’est se confronter à la diversité des genres : roman d’aventures, roman social, reportage, mélodrame, roman naturaliste, journal de voyage, et même, aux origines du roman : un roman de chevalerie … Le lecteur que j’étais et qui se croyait plongé dans les affres étroites d’une littérature monomaniaque, découvrait une large palette.

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Entre ici, en Pléiade, John Steinbeck !

Les raisins de la colère étaient de plus en plus mûrs. D’À l’est d’Eden on ne voyait rien venir. À pétitionner pour l’accession de son œuvre sur le célèbre papier bible on se perdait En un combat douteux, se souvenant avec le poète Robert Burns que les plans les mieux conçus des souris et des hommes souvent ne se réalisent pas.

Il y en aura pour dire qu’il en manque, mais c’est déjà ça et la promesse d’un volume 2.

Il était temps.

Vivement le mois de mars.

Un inédit de John Steinbeck à lire ? Mais non.

Gavin Jones est en train d’écrire une nouvelle biographie de Steinbeck. Il cherche, se documente, lit ici ou là. Et là, sur quoi il tombe ? Une bombe : un roman inédit de Steinbeck.

Il le découvre dans les archives du Harry Ransom Center de l’Université du Texas à Austin.
C’est une œuvre de jeunesse. Un roman qui date de 1930.

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Le chien de Steinbeck

Il s’appelait Charley. C’était un caniche royal. Il a traversé les États-Unis avec son John de maître, le road trip au ventre, plus de 10 000 km.
De quoi donner des lettres de noblesse à un chien que le mot caniche cantonne à un animal frisé et pas bien malin.
Celui-là était royal.

« C’est le seul chien que j’aie jamais connu capable de prononcer la consonne f. « Ftt » indique en général qu’il aimerait saluer un arbre ou un buisson. » Lire la suite « Le chien de Steinbeck »

A lire un 12 février

Éphémérides. Quand le calendrier se fait littéraire.

8932_487640« Faye ne reprit jamais le dessus. Il lui arrivait de se sentir mieux mais c’était pour retomber plus bas. Elle eut une mauvaise journée le 3 décembre et elle eut plus de mal que d’habitude à surmonter la crise. Le 12 février, une hémorragie se déclara et le pouls s’affaiblit. Le docteur Wilde l’ausculta longuement à l’aide du stéthoscope.
Kate avait les yeux hors de tête et elle avait terriblement maigri. Les filles essayèrent de l’attirer hors de la chambre de Faye, mais Kate refusa.

« Dieu sait quand elle a dormi la dernière fois. Si Faye venait à mourir, Kate ne s’en remettrait pas, dit Grâce.

– Elle est sur le point de perdre la raison », surenchérit Ethel.

Le docteur Wilde conduisit Kate jusqu’au salon et posa sa trousse sur une chaise.

«  Autant vous le dire, son cœur ne tient plus. Elle est complètement brisée. C’est le botulisme. C’est plus dangereux qu’un serpent à sonnettes. (Il détourna le regard.) J’ai cru bon de vous prévenir pour que vous soyez préparée. (Il posa sa main sur l’épaule amaigrie de Kate.) Je connais peu de gens qui aient votre loyauté. Donnez-lui un peu de lait chaud si elle peut le garder.  »

À l’est d’Eden de John Steinbeck (1952)