
Amusant de croiser, au hasard des lectures et d’une humeur vagabonde, un nom qu’on avait découvert dans un petit essai revigorant (Plutôt couler en beauté que flotter sans grâce) : Bernard Moitessier.
En 1968 il participe à une course autour du monde à la voile. Il est promis à la victoire et choisit pourtant de se faire David devant le Goliath de l’Exploit. Il abandonne. Il saborde sa victoire. Avec un lance-pierre, il expédie un message sur un cargo. On pouvait lire dessus : « Je continue sans escale vers les îles du Pacifique, parce que je suis heureux en mer, et peut-être aussi pour sauver mon âme »
Sauver son âme, Save Our Souls, S.O.S.
Ce Bernard Moitiessier apparaissait déjà dans le roman de Jonathan Coe, La vie très privée de Mr Sim (The Terrible Privacy of Maxwell Sim, 2010).
C’est un roman qui peut d’abord se regarder. Il existe une adaptation cinématographique avec Jean-Pierre Bacri dans le rôle de Sim (un plaisir de se dire qu’il reste encore des films de Bacri qu’on n’a pas encore vus). Elle date de 2015, l’œuvre de Michel Leclerc. L’acteur est parfait dans ce rôle.
En lisant le roman, après avoir vu le film, on s’aperçoit que Bernard Moitiessier a disparu de l’histoire. C’est normal. Le navigateur qui compte dans le récit c’est Donald Crowhurst. Un de ses concurrents, en 1968, lors de la course autour du monde à la voile. Un homme d’affaire reconverti en marin qui, voyant sa course finir en échec, essaie de la transformer en succès en mentant sur son parcours, sur son avancée. La fin sera tragique. Il ne reviendra plus au port.
Mr Sim, le anti-héros de l’histoire, se voit confronté au destin de ce marin. C’est une parabole sur la solitude et sur la capacité qu’ont les hommes à se mentir.
Moitessier, Tetley, Crowhurst and Coe. Le premier abandonne, le second se suicide après la course, le troisième triche. Une course rattrapée par le destin.
L’aventure de Crowhurst a été l’objet d’un film, Le Jour de mon retour (2018).
Bonjour, 🙂
Merci pour ce riche article.
Jean-Pierre Bacri, était un fondu de musicalités.
Ici, dans un très long entretien : ‘ La Vie très privée de Monsieur – Jean-Pierre Bacri : rencontre avec un acteur rare ‘
https://www.allocine.fr/article/fichearticle_gen_carticle=18648828.html
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SIC : « Oui , j’adore ça. D’abord parce que j’adore la musique, je suis vraiment un fou de musique, j’en écoute beaucoup beaucoup. Et quand on joue, il y a beaucoup de musique. D’ailleurs, on appelle ça jouer, ce n’est pas pour rien. Quand un acteur joue, c’est musicalement que ça se passe. C’est comme ça que vous entendez la vérité ou le mensonge. C’est comme ça que vous vous dites : « Mais c’est faux, ça ne marche pas ! » Comme j’aime ça, j’aime la justesse. Je suis toujours tenté d’intervenir.
Il nous manque immensément …
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