L’accident de chat

L’accident de chat (à ne pas confondre avec L’Accident de chasse, voir bd) ne figure pas dans la rubrique des faits divers. Plutôt dans celle des chats divers, moins sordide que celle des chiens écrasés.

L’accident de chat ne se déroule pas en forêt, en septembre. Même si, c’est vrai, il se déroule au milieu de bois et de feuilles.

Il se déroule sans fusil, sans arme.
Ou plutôt, l’arme c’est le chat. Une arme par destination.

Il n’y a pas vraiment d’arme, mais il y a du drame.
L’accident de chat concerne des livres qui cherchent à passer une vie à être rangés. Sans défense. A la verticale. Collés les uns aux autres. Avec gravité. Et le sens qui va avec. L’accident de chat peut sinon leur coûter la vie du moins la leur raccourcir.

L’accident de chat, c’est quoi ? Quelques exemples…

Le chat projette vos volumes de la Pléiade du sommet d’une bibliothèque de quatre étages puis dévale les escaliers en vitesse. L’animal est partagé entre la peur réelle de cette avalanche de livres et la satisfaction bien assumée de vous avoir montré qu’il a faim.

Le chat s’amuse à griffer la couverture du livre emprunté en bibliothèque. Le plastique c’est fantastique. Comme un cadeau qui vous résiste. Des heures de plaisir à griffer et pourquoi pas mordiller cet emballage.

Le soleil est de retour. Le chat s’allonge sur un livre resté ouvert. Il le corne. Il le parsème de poils (comme marque-page, il y a mieux). Parfois lorsqu’il s’étire, langoureusement, il fait bouger le livre qui peut tomber brutalement de la table où il avait été laissé ouvert, en cours de lecture.

L’annagramme phonétique est claire. Pas d’accident de chasse mais de ce chat.

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