Le jour de la marmotte, du chien et du hamster

Lecture en cours.

« Une fois ma tâche accomplie, j’ai refait du café et je me suis assis devant mon ordinateur, cette machine qui est à l’homme, et cette fois fois sans rire, ce que l’aspirateur est à Lebowski [c’est le chien dont il faut régulièrement chasser les poils de la maison], l’outil de la boucle sans fin, la petite roue en plastique du hamster. »

L’os de Lebowski de Vincent Maillard

Ah ! La boucle sans fin, le déjà vu, tout une histoire recommencée. https://lirepeuouproust.wordpress.com/2022/03/03/du-deja-vu-au-pas-encore-vu/ Une boucle et son bestiaire : le jour de la marmotte, le golden retriever et ses poils, enfin le hamster et sa cage. De quoi garantir le prix 30 millions d’amis.

Bonne heure littéraire : 7h50

À lire à l’heure

« Il est sept heures cinquante du matin, et aucun passage sur le trottoir sous ma fenêtre, je pense d’abord avoir confondu dimanche et lundi, mais ça me revient : les vacances d’hiver ont sans doute commencé. Noël est pour bientôt, même si je le sais surtout par la radio.
Alors je l’éteins. Rien en bas, rien dehors, rien sur les ondes : il semble que les armées du silence sont en train de se rassembler. »

Sugar Street de Jonathan Dee

Bonne heure littéraire : 8h18

À lire à l’heure

« Le colonel Pretor-Pinney et le capitaine Smith de la compagnie D sont passés il y a quelques secondes et le premier a dit, sans élever la voix : « Nous monterons à l’assaut à 8 h 45. Réglez vos montres. »

J’ai obéi, sortant la montre en argent de mon père et la réglant soigneusement sur celles du colonel et du capitaine. Il est 8 h 22. La montre de mon père indiquait 8 h 18 quand je l’ai remise à l’heure : 8 h 21. J’ai perdu trois minutes de ma vie à régler une montre.

Un calme étrange m’a envahi. »

Le grand amant de Dan Simmons

Bonne heure littéraire : 7h23

À lire à l’heure

« Dimanche. Il est 7h23 lorsque le bureau du shérif de Clay, Californie, reçoit le coup de téléphone l’informant du meurtre d’une femme. Le garçon appelle d’une cabine située à l’entrée de l’autoroute, Son vélo tout-terrain gît à trois mètres de lui, sur l’accotement, là où il l’a balancé. Le vent souffle du sable entre les rayons de la roue qui continue de tourner. À cause des camions qui filent en rugissant, il doit couvrir son oreille pour entendre les questions du policier. Il relate une série d’images insoutenables, raccroche, s’assied par terre et pleure. »

Satan dans le désert de Boston Teran

Bonne heure littéraire : 23h50

À lire à l’heure

« On ne suspectait même pas l’existence des autres avant lundi dernier à 23h50. Je connais l’heure exacte à laquelle ma vie a changé pour toujours. C’est à cet instant que j’ai eu le premier message. Eux aussi, ils l’ont eu. Le même message. »

La cabane aux confins du monde de Paul Tremblay, éd. Gallmeister (2023)

Bonne heure littéraire : 13h30

À lire à l’heure

« Tout compte fait, je suis allé à l’enterrement, qui a eu lieu aujourd’hui, vendredi, à 13 h 30. Le temps n’était pas mirobolant, pas plus que les circonstances. Les montagnes étaient encapuchonnées d’un épais brouillard et des gouttes de pluie fendaient l’air par moments. Ayant enfilé un imperméable, je suis descendu jusqu’à l’église au bout de la pointe. »

Requiem de Gyrðir Elíasson, éd. La Peuplade

Bonne heure littéraire : 3h22

« Sur sa table de chevet, une radio Sony allumée, un réveil indiquant 3 h 22. Un échiquier avec ses pièces, un verre de lait. Une lampe allumée. Un téléphone couleur crème. Qui se met à sonner comme par magie. Cet appel arrive tout droit de Californie. Le numéro direct de la chambre est le 22322 ; or personne au monde ne peut l’avoir. Sauf un : Henry Kissinger. Il l’appelle de la Casa Pacifica, sur la plage de San Clemente. C’est la « Maison-Blanche estivale », comme on la surnomme, celle de Nixon en ce moment. »

Le coup du fou d’Alessandro Barbaglia