
À lire à l’heure
« Le colonel Pretor-Pinney et le capitaine Smith de la compagnie D sont passés il y a quelques secondes et le premier a dit, sans élever la voix : « Nous monterons à l’assaut à 8 h 45. Réglez vos montres. »
J’ai obéi, sortant la montre en argent de mon père et la réglant soigneusement sur celles du colonel et du capitaine. Il est 8 h 22. La montre de mon père indiquait 8 h 18 quand je l’ai remise à l’heure : 8 h 21. J’ai perdu trois minutes de ma vie à régler une montre.
Un calme étrange m’a envahi. »
Le grand amant de Dan Simmons
Bonjour, 🙂
« (… )
J’étais, non loin d’elle, assis sur la même banquette de velours rouge, attendant, moi aussi, M. Derbois. Je l’attendais depuis une heure. « Il est en conseil ! » m’avait-on dit.
Le garçon s’approcha de la femme :
— M. Derbois n’y est pas, prononça-t-il d’une voix où il me sembla qu’il y avait une ironie et un contentement.
Et il poursuivit, en déchirant la feuille de papier sur laquelle la pauvre femme avait inscrit son nom.
— Il ne rentrera pas aujourd’hui.
Elle se leva toute droite. Incertaine d’abord, étonnée ensuite, puis subitement résignée, elle partit, les coudes au corps, le dos triste. Ah ! quelle tristesse dans ce dos !
Et je continuai d’attendre. »
‘ Histoire d’une minute ‘ ✯ Le Figaro, supplément littéraire, 17 mars 1888 ; par Octave MIRBEAU (1848 – 1917)
Source :
https://fr.wikisource.org/wiki/Histoire_d%E2%80%99une_minute
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Pour portrait , Octave MIRBEAU (1848 – 1917) , dès 02 mn 02 mn 10 et pour toute suite :
« Je suis tranquille … Je ne mourrai qu’à la dernière minute ¡ ! »
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