Requiem pour un-qu’-on n’a pas encore lu

Écoute les titres
Ils jouent pour toi
Il est terrible ce mot-là
J’espère que tu aimes
C’est assez beau non
C’est le mot…
Requiem

Beaucoup de romans portent le nom requiem dans leur titre. Pas au cœur du titre, souvent au début.

Requiem Caraïbe, des abysses, de Franz, pour une révolution, pour une ville perdue, pour une apache, pour la jeune amie, pour une République, pour Lola rouge, pour une cité de verre, pour l’Est, pour un paysan espagnol… Ou Requiem tout court, sec, dry. Un Requiem, sinon rien.

Bref, pour parodier une formule célèbre : Romans et des millions de requiems en stock. Achetez neuf ou d’occasion.

Pourquoi ce mot à tout bout de titres ?

Pour le prestige du latin ?

Pour l’évocation clinquante de la thématique n°1 de la littérature : la mort (la mort sans qui, etc.). « Requiem aeternam dona eis, domine (« donne leur le repos éternel, Seigneur »).

Pour l’International, groupons-nous dès demain et le titre se commercialise facilement dans le monde anglophone : Requiem vf et vo. (Même si Requiem for a dream d’Hubert Selby Jr devient Retour à Brooklyn).

Requiem et son préfixe intensif re– qui redouble de calme le radical latin quies (sans boule).

Requiem et les pages qui se tournent à en avoir la figure pâle comme une page et une nuit blanches.

Requiem, parce que Mots-Arts et qu’il vaut mieux être un tout petit Mozart du Requiem qu’un Mozart de la finance.

Requiem, parce qu’un auteur, ça crée, ça trouve sa petite musique.

Requiem pour un-qu’on n’a pas encore lu, mais ça va venir. (Voir couverture plus haut de ce Sorgarmarsinn islandais).

Requiem, parce qu’on entend qui aime, voire l’anagramme phonétique de Qui aimerait.

Requiem parce qu’il y a un -r dans le titre et que Gallimard aimait bien.

À quand un saganien Aimez-vous le Requiem ?

À quand un livre portant le titre de Requiem scélérat ? (Cf Requiem pour un C…)

P.R (Post Requiem) : Requiem parce que la mort rôde, tel le requiem des Dents de la messe.

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