Des héroïnes grecques qui coachent beaucoup de cases

J’ai, depuis longtemps, un livre intitulé Sénèque pour managers. C’est une succession de citations du philosophe romain à appliquer dans le monde de l’entreprise.

Ce que les mythes d’hier peuvent dire à notre monde moderne, voilà une idée répandue. C’est encore mieux quand elle est appliquée dans un livre.

Dans Agir et penser comme les héroïnes grecque, l’entreprise est différente. Elle ne se fonde pas sur quelques phrases, quelques sentences. Le lien est fait avec les textes, les récits des auteurs grecs et romains. Cela n’étonnera donc pas que l’autrice, Alexandra Bourguignon, soit enseignante de latin et de grec (du collège à l’université).

Le lien entre les mythes et le monde professionnel est le principe du livre.
Rêver d’être une héroïne grecque, c’est quand même mieux que le rêve de petite fille que nous vantait à l’assemblée nationale la première ministre, Elisabeth Borne.

La valeur principale d’une femme pour les Grecs et les Romains semble venir de son apparence, l’autrice veut aller plus loin et elle a bien raison.
Ces héroïnes coachent beaucoup de cases !
Chaque chapitre présente une héroïne, mythologique ou historique. Elles sont présentées dans l’ordre alphabétique. Au début ça coince sur la lettre A. Antigone. Ariane. Aspasie. Et la liste court jusqu’au S comme Sapho. Des incontournables (Antigone, Sapho), des héroïnes peu connues (Epicharis, Iaia, Phérénice).

Le lecteur (re)trouvera…

Antigone, rebelle qui se nourrit de ses luttes.

Ariane et son inventivité.

Aspasie, qui se moque des insultes et brise volontiers les codes.

Cassandre, qui assume son statut de visionnaire, sans tomber dans la lassitude et l’amertume.

Diotime, qui invente la maïeutique popularisée par Socrate et qui nous appelle à voir la beauté autour de nous et à la laisser activer notre esprit.

Epicharis, romaine d’origine grecque, esclave affranchie qui participa à la conjuration Pison contre Néron et refusa de parler et de donner des noms à l’empereur.

Iaia, artiste qui peignait et sculptait vite et bien et se passa de reconnaissance.

Phérénice, athlète olympique, qui ose tout pour son enfant sportif.

Psyché et sa dignité dans l’adversité et les bienfaits qu’elle trouve dans la nature.

Sappho, célèbre par ses poèmes et ses talents d’enseignante.

L’autrice est professeur de lettres classiques, c’est pourquoi elle utilise l’étymologie, donne quelques mots en grec, parle ici de génitif singulier, là de la différence entre iste et illum (démonstratif péjoratif et le démonstratif laudatif).

On s’y amuse à apprendre des mots comme polémophage, on s’imagine écrire de la poésie dans les bulletins scolaires, on rit à penser que Socrate fait sa blonde avec Diotime dans Le Banquet de Platon.

Le livre vulgarise tout en puisant vraiment dans les textes antiques. Ce n’est pas un simple vernis culturel et le lecteur est verni.

On fera confiance à ces leçons de développement personnel particulières de la part d’une autrice qui souligne qu’Antigone est bien plus qu’une adolescente écervelée. Bien dit.

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