La fantaisie sociale d’un homme Seuhl

Ce livre est une fantaisie sociale. Ecrit par Antonin Seuhl (1883-1943) en 1924. Il y aura bientôt un siècle. Et pourtant !

On connaissait la grève des ouvriers et La Confédération Générale du Travail. Voilà la grève des machines et la Confédération Générale des Machines.
Le capitalisme est en proie aux caprices des machines. Au marche ou crève, elles préfèrent le charme de la grève. C’est qu’elles ont une âme, ces machines. Une âme de rebelle.

Avec ce libre penseur d’Antonin Seuhl, c’est un livre penseur.

C’est l’an 01, en 1924. Le pas de côté et le bouton Off. Les machines s’arrêtent et c’est pas triste.
Des affiches annoncent leur revendication. La presse s’agite jusqu’à ce que les rotatives elles-mêmes soient touchées.

La vie ralentit et un hilarant Club des Agités doit mettre la pédale douce. Un club consternant au sein duquel il est glorieux de mourir des suites d’un excès de vitesse parce qu’il sert à mériter le titre d’Agités.

La Start-slow-down Nation est en marche. Un pré-Larzac guette, une ruée vers le rural..

Seuhl ne fait pas la roue (sa prose est simple, sans afféteries, légère) et invente (ou réinvente) le rouage dans l’engrenage.

Comme dit dans la préface, il y a du Queneau là-dedans (Queneau is not dead).

Faites une ronde dans vos librairies pour demander ce livre, secouer les étagères et réveiller son auteur de l’oubli. C’est pas lui qui dormait, qui s’est enveloppé de nuit, c’est nous. A l’envers des Rentrées, une sorte de Ressortie Littéraire.
On n’oubliera pas Trepidex, Cabotina, Brasseur-d’Affaires, Gamine, Homo. Ni la fin.

Il se murmure que La Victoire de Patati-et-Patata serait encore mieux.

La Grève des machines d’Antonin Seuhl, éd. Ronde de nuit

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