
Freshkills, c’est l’histoire d’une décharge à New-York, sur Staten Island.
C’est une question de lieux et de vieux. Un enfoui qu’on aimerait enfui. Mais il est là, à ciel ouvert, avec sa mémoire plastique.
C’est l’histoire d’un projet lancé en 1948. Un quartier, un village devenus décharge. Streets devenues strates de déchets. L’abimé tombé dans l’abîme.
Un projet qui devait durer quelques années et qui a perduré jusqu’en 2001.
2001, année de décombres à N-Y s’il en est. Alors que la décharge était fermée, elle fut réouverte. World Trash Center.

C’est un livre sur lequel je suis tombé par hasard, dans une contre-allée (c’est le nom de l’éditeur), et qui se trouve recouper un de mes projets de lecture en cours (lire Don DeLillo). En effet, l’autrice a fait la découverte de ce flot de déchets (19 tonnes par jour) dans le roman fleuve de DeLillo, L’Outremonde.
C’est un essai et le récit d’un projet déconcertant qui vise désormais à transformer cette décharge en un parc, à ciel ouvert aussi, à l’horizon 2036. Un rebut qu’on reboote. Le jardin du Mal devenant jardin du Bien.
Servi par une prose rudérale qui poétise, voilà un essai qui questionne les mots (kills, c’est du neerlandais ; monde/immonde…) et notre rapport aux déchets.
Cette lecture et ce problème de l’enfouissement de déchets ont ravivé chez moi le souvenir d’un autre livre : Yucca Mountain, https://lirepeuouproust.wordpress.com/2019/03/27/28-mars-yucca-et-three-miles-island/