Broadway of life

Je découvre Fabrice Caro avec un livre, Broadway, qui ne tarit pas d’éloges sur…Le Discours, son précédent roman. Sur le bandeau et sur la 4è de couv’, il n’y en a que pour ce précédent livre.
Bon, je l’avoue, j’ai quelques années de retard. J’ai commencé par le troisième roman de l’auteur.

Justement, les astres ne semblent pas bien alignés.
Question âge et temps qui passe, j’ai quatre ans de plus que le héros de Broadway. Alex, l’anti-héros qui reçoit au début du roman une lettre. Pas une lettre d’amour. Presque une lettre de menace de mort. C’est une lettre pour le dépistage du cancer. Le héros a quarante-six ans.

En lisant ce livre, j’ai donc trouvé cette enveloppe bleue que nous avons en partage. Une enveloppe au bleu colorectal. Plusieurs fois que je la reçois.
Bleu. Blue. Le blues du quinqua. Il est loin le temps des colos, le dépistage colorectal guette.
Là où ce roman vise juste, c’est que c’est très drôle. Et cette enveloppe est un pli discret, un pli pudique pour parler du temps qui passe, de son vieux groupe de musique Nevrotic, des amis qui s’imposent, des voisins qui vous guettent, de son enfant qui fait un dessin obscène au collège, de sa fille malade d’amour et des cierges que son père allume à l’église Notre-Dame d’Espérance, d’un grillage à 1,15 m alors que la norme le veut à 1,22 m… L’auteur se nourrit de l’air du temps et détend. Scènes burlesques, cocasses, absurdes, bons mots. La scène du tunnel – métaphore colorectale ? – est réussie dans le genre facétie désabusée de clown triste, de père en mal de repère.
Hilarant. Drôle. Cette vie tristouille, il la rend drôle.
Le bandeau parle de « jubilatoire ». Ouch !

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