On sait qu’un livre qui commence bien conquiert davantage de lecteurs. D’où le soin accordé par les auteurs et les éditeurs à l’incipit du livre qu’ils écrivent ou qu’ils publient.
Avant l’incipit, il y a le titre.
Le titre plaît.
L’incipit plaît.
Sans parler de la 4ème de couv’, ni du Blurb rouge. Du livre aux lecteurs, c’est un parcours du cœur battant.
Un titre, ça se travaille. Michel Tournier avait révélé jadis que Gallimard voulait des -r dans les titres de ses livres.
Comment titre-t-on les livres ? Quels titres choisit-on ? Quels titres marchent, sont réussis ?
Pour couronner la genèse magnifique du titre, il fallait bien un prix.
Son nom est limpide : Le Prix du Titre
C’est à Saint-Tropez que la remise aura lieu. Une ville dont le nom est avare en lettres de noblesse. Un titre de livre avec Saint-Tropez fait trop estival, trop plat, trop doré sur tranche, trop friqué. Cela manque de sérieux, ça sent la dérision. Tiens Saint-Tropez s’anagramme en « Attirons pez ! »
(Pour les titres marketing, on peut penser à ça)
Et pourtant, au-delà de l’image convenue, Saint-Tropez peut évoquer Maupassant, Colette, Kessel, Eluard, Boris Vian, Simone de Beauvoir, Jean-Paul Sartre. Peut-être une autre époque. https://www.sainttropeztourisme.com/fr/tout-savoir-sur-saint-tropez/saint-tropez-et-les-ecrivains/
Pour obtenir le prix, il faut que le titre soit jugé bon, c’est à dire qu’il fonctionne. Le jury doit repérer sa fonction chez l’auteur ainsi que chez le lecteur.
L’art du titre a désormais son prix. La récompense sera remise le 22 octobre 2022.
Ces temps-ci la mode est aux titres qui s’inspirent du passage d’une chanson. Pas sûr que ceux-là aient leur chance.
Petites pensées pour l’œuvre d’Arto Paasilinna qui fut dotée de sacrés titres français.