La lettre volée, entre Poe et Perec

« C’est comme la lettre volée d’Edgar Allan Poe »

L’expression revient régulièrement dans le discours médiatique. C’est l’évidence qu’on ne voit pas. La cachette parfaite.

La référence littéraire tourne et c’est tant mieux. C’est la fortune du Poe. L’allusion culturelle innerve la prose journalistique.
En jouant sur les mots et entre les lignes, nos sens s’égarent loin d’Edgar.
Il ne l’a pas volé. Et on a le droit puisque le texte de l’écrivain fut utilisé par le psychanalyste Lacan, dans un de ses séminaires.

Il a déjà été question du titre de la nouvelle, ici : https://lirepeuouproust.wordpress.com/2018/08/30/baudelaire-a-trahi-poe/

Le mot lettre a plusieurs sens. De la lettre qu’on poste à la lettre qui compose l’alphabet.

La lettre volée. La formule a de l’écho dans la littérature française.

D’Allan Poe à L’Oulipo. OuliPoe.

La lettre volée, ça pourrait être aussi du Perec.
Le -e de La Disparition est une autre sorte de lettre volée.

Un lipogramme qui, comme le nez au milieu de la figure, ne se voit pas ! La preuve quand un critique littéraire révèle qu’il n’a pas saisi le concept : https://lirepeuouproust.wordpress.com/2021/04/23/quand-un-critique-qualifiait-la-disparition-de-roman-facile/

Et si on vole dans les plumes des lettres de « La lettre volée », qu’est-ce qu’il advient ?
« La lettre volée » devient « Elle volettera »
La lettre reste sur le bureau. Les mots s’envolent. Et la formule « c’est comme la lettre volée de Poe » fait presque florès.