
Deux mots sur ces trois mots (Lizzy-Mercier-Descloux) au rythme ternaire et qui ont un écho particulier pour nombre d’amateurs de chansons et d’expériences musicales.
Album : Lizzy Mercier Descloux de Lizzy Mercier Descloux. Artiste éponyme. « No Wave, 1984 » commente encore Itunes.
Muse. Egérie. Sans oublier l’expérience no-wave à New-York sous le nom de groupe Rosa Yemen en hommage à Rosa Luxembourg. On peut être très sérieuse à 17 ans. Non, les qualificatifs ne manquent pas. Sans oublier Inclassable, insaisissable, non-conformiste… Et pourtant…
Disparue en 2004, à 47 ans. Une de ces étoiles filantes.
Cet album sorti en 1984 commence par un titre intitulé « Pénélope ». Le chant I de son Odyssée. Défaire, c’est toujours faire. Puis c’est « Confidente de la nuit », Paris s’emmêle les pédales et se fait dédale.Ça fait sens. L’obscurité d’une carrière et une aura mythique.
Voix juvénile, funk, groove et… musique africaine.
Voilà la fameuse piste 3 : « Mais où sont passées les gazelles ? »
World music avant que l’ange Peter Gabriel répande le word et qu’on se refile le mot. Quelques années plus tard, ce serait la vague Johnny Clegg que la piste 4, « Dolby sisters, Saiva Brothers » annonce clairement.
« Mais où sont passées les gazelles ?/Dans le brun et l’or de leurs yeux/Tout se bouleversait/Je riais aux éclats en sanglots dans l’affolement/La rue n’aura jamais fini de me passionner/Mais où sont passées les gazelles ? »
D’un voyage en Éthiopie et en Afrique du Sud, elle rapporte une adaptation de « Kazet » du groupe sud-africain Mahlathini And The Mahotella Queens. Pop-New wave, world-music et Top-50, par temps d’Apartheid. Des musiciens noirs et une chanteuse blanche.
Dans le milieu musical, elle est une gazelle pas timide au milieu des machos. Un parcours compliqué et singulier pour cette New-Yorkaise adoptée, adoubée par Patti Smith avec qui elle partagea une colocation et une admiration pour Rimbaud.
Une bio importante et, éditorialement courageuse, qu’on célèbrera sur un titre de Bashung : On cloue Descloux sur des nuages sans échafaudage mais avec un livre. Et sur deux vers de Rimbaud.
« Elle est retrouvée.
Quoi ? – L’Eternité. »
« Mais où sont passées les gazelles ? » Elles se trimbalent dans des paysages rimbaldiens.
Lisez Lizzy dans Lizzy Mercier Descloux, une éclipse de Simon Clair (éditions PlaylistSociety)
Bonjour,
< On cloue Descloux sur des nuages sans échafaudage … Excellent !! 😊
Mais qui donc, prétendrait encore que ce n’est pas dans l’ordre des possibles ?
Bon dimanche, cordiales salutations
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