Le Ver de Terreur

« Si le seul outil que vous avez est un marteau, vous verrez tout problème comme un clou» disait le psychologue américain, Abraham Maslow.

Et si on voit des clous partout ? On devient marteau. Voire on finit par voir des vers en forme de marteau.

La bête existe.

Elle ne mesure que trois centimètres de long mais elle a la silhouette glaçante de Dark Vador. Un ver noir, métallique et brillant. Star Worm à la couleur pétrole. 

C’est un prédateur, un carnivore, un bouffeur d’escargots (en attendant de s’attaquer à des proies plus consistantes ? Gaffe, les jardiniers.). Deux trois centimètres qui donnent à celui qui le croise une tête de six pieds de long.

On lui a donné un petit nom. Pas charmant du tout. C’est pas Ignace La Limace pour les enfants. Non, il se nomme Humbertium Covidum. Hubert Le Covid ? On voit déjà la tronche de l’album pour la jeunesse. Le Ver De Terreur !

Ce nom, il le doit au temps de sa découverte. En pleine pandémie, voilà que les chercheurs tombent sur un ver noir. Un peu plus, ils le trouvaient sous une échelle, un vendredi.

Ce ver un peu nase vient d’Asie. Il faut bien qu’il vienne de quelque part, cela dit. En fait, il vient surtout d’une plante en pot qui a circulé.
On ne dira jamais assez les maux de la plantenpotisation.

Comme il contient de la tétrodotoxine, il ne faut pas y toucher. Les poules, qui ont du goût, le détestent.

Beaucoup de parades sont possibles. Il parait qu’on a le droit de marcher sur le passage gluant et clouté laissé par le ver marteau. Il parait même qu’on peut marcher dessus si ce marteau ne respecte pas les clous. En tout cas, le bruit des bottes des jardiniers ne l’effraie pas. On peut tenter les formules latines apotropaïques : Perseverare Verdeterrum inhumanum est. Diabolicum Covidum ! On peut aussi aller voter. On peut aussi souhaiter ne pas le rencontrer.