Allô ? Allô ? Dada se répète. C’est du dissyllabique qui martèle un même son. Dada, une bête à bouffer deux fois du son.
Dada ou l’histoire d’un Zut ! À Zurich. C’est, en 1916, dans un café suisse qu’est créé le mouvement. Hue Dada !
Le projet est vaste : lutter contre l’absurdité universelle. Une lutte qui ne cesse d’être finale. Da-da, loin des Rat-Tat-Tat-Tat et autre Pan-Pan !
Pour contrer l’absurde, un nom absurde.
Dada n’a pas de sens. La preuve, ses syllabes se retournent et le mot est le même. Pas d’envers, pas d’endroit. Un mot réversible.
Un mot disyllabique venu d’un coupe-papier placé à l’aveugle dans les pages d’un dictionnaire Larousse. La ruse ! Un coup de dés ou un coupe-papier n’aboliront jamais le hasard. Un peu plus et le mouvement se nommait Dadais.
Dada, l’enfance de l’art surréaliste. Une langue tirée sur une onomatopée.
Un Na ! satirique et ça tire anarchiquement dans tous les coins. Contre tout Manifeste, comme une idée fixe.
Tristan Tzara pour chef de file ? De joyeux drilles que cette bande à Tristan.
Le dissyllabique s’offre aussi des rythmes ternaires. « Dada, lui, ne veut rien, rien, rien, écrit Francis Picabia, il fait quelque chose pour que le public dise : nous ne comprenons rien, rien, rien. » Aux sources du Nihil. Et la Joconde de Duchamp de lui donner raison derrière ses moustaches.
Dada, en dépit de syllabes russophones, comme une négation de tout dans une fausse double affirmation.
Un mot qui ne signifiait rien et qui trouva un sens.
Un jour de 1923 Dada se scinde. Langage. Tangage. Da tombe à l’eau. Le surréalisme sort du berceau.
Joli texte
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Bonjour , 😊
< Da tombe à l’eau. Le surréalisme sort du berceau :
« (… ) ich bin durch sieben meere geschwommen
und hab alles genommen (… ) » , « J’ai traversé les sept mères en nageant, et en ai tout pris » …
… À sûr soi, soit qui fait Dadadada , … d’aller voir de plus haut ? ?
Aux amateurs des boucles : « ich bin wieder da wo ich schon einmal war », ou, « Je suis à nouveau là, ou je me trouvais déjà une fois » !
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