Quinzinzinzili ressort !

Quinzinzinzili, c’est le titre.

Un titre Zaziesque. Doukipudonktanesque.

C’est du latin déformé, du latin de catéchisme. What a mess !

L’étymologie de ce mot ?

Qui es in coelis (du latin : qui es au cieux)
Qui z’ez’ au ciel
Qui z’ez’ auz’iel
Quinzinzinzili

Ce roman, c’est du post-apo de 1935 (la dernière édition c’était à La Table ronde)
Un roman zinzin.

À lire pendant le confinement, c’était étrange. « Il y avait des terrasses de café pour ma soif », « Peut-être les membranes du nez et de la gorge en ont été affectées. En tout cas, c’est un fait, l’humanité nouvelle tout entière parle fortement du nez. »

Ça commence dans une grotte-refuge en Lozère avec des enfants : un reste d’humanité. Un at home dérisoire où résonnent les échos d’une guerre atomique.

Il y a une demi-douzaine d’enfants ou peut-être 7, mais on pense moins à Blanche-Neige qu’à Sa Majesté des mouches. On vit dans les ténèbres, on s’y nourrit de taupes, de serpents.

Les enfants peu à peu délaissent Gérard Dumaurier, le narrateur, l’adulte présent parmi eux et se forgent leur propre langage. Un sabir pas sans reproche. Ils laissent les langues anciennes à d’autres. Par exemple à Dumaurier, l’ancien précepteur. « Et orient veut dire soleil levant, ça, je le sais à cause du latin » ; « Mon professeur de grec, je m’en souviens, aimait beaucoup ce mot : eschatologie. » Ils s’ensauvagent et, dans cette nature ravagée, suscite dans l’esprit de Dumaurier des noms d’oiseaux. La violence se libère entre eux et l’adulte leur devient étranger. L’ancien précepteur ne transmet rien et ne le cherche même plus.

Ce sont les derniers hommes, des eschatoi en grec. Des petits bouts d’hommes qui sont les confins de l’humanité. Ils sortent de leur grotte et partent découvrir le nouveau monde.

Parmi les enfants, il y a une fille. Le fait que la société soit matriarcale ne l’empêche pas d’être barbare. C’est aussi hilarant que le gaz mortel inventé qui a causé la perte de l’humanité.

Ce texte d’un romancier marxiste est grinçant et sonne l’alarme de la seconde guerre mondiale.

Régis Messac, l’auteur, c’est un autre ami anar et pacifiste. La guerre, il connaît. Quelle connerie ! Combattant de la première, il mourut, déporté, lors de la seconde.

L’explicit est aussi bon que l’incipit :

« Qu’est-ce que ça peut me faire ? M’en fous. Quinzinzinzili. »

Un commentaire sur “Quinzinzinzili ressort !

  1. Bonjour,

    « Ainsi, de l’Orient à l’Occident, les Nations les plus puissantes, les mieux armées et les plus belliqueuses, se succédaient et s’emboîtaient comme des dents d’un engrenage, monstrueux engrenage, d’une monstrueuse machine, dont le nom était Guerre »

    ‘ Quinzinzinzili ‘ (1935) …

    De nos jours compliqués … ex nihil , d’étymologie qui est au cieux et tient du file ? ? ?

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