« Loquerisne latine, mon p’tit gars ? »

Débat entre deux candidats à la présidence. Soudain surgit une phrase latine. « Loquerisne latine ? » mâtinée d’une formule familière.

Comme une interrogation surprise. En vf, Est-ce que tu parles latin ? Vous avez deux secondes pour répondre…

La formule fut lancée par M. Mélenchon, alors que les deux candidats parlaient de nos ancêtres gallo-romains (faut rigoler/avant qu’le ciel nous tomb’ sur la tête). Il servit la phrase latine à ce candidat auquel il était confronté. Ce dernier ne répondit pas, alors qu’il aurait pu répondre à ce « tu parles latin ? » césarien : « ben voyons » ou « tu parles ».

La France insoumise, la FI, peut être fière (représentée par la lettre grecque phi dont on espère qu’elle ne se prêtera jamais à nommer un variant : c’est la 21ème lettre de l’alphabet !). La phrase ne manqua ni de sel, ni de panache. Du latin sur C8, de quoi être baba. Super ! De quoi hisser un peu le niveau.

Il y a presque dix ans de cela, un homme politique français (que l’on retrouva plus tard en Hispanie) déclara : «Disons les choses simplement : beaucoup de nos compatriotes n’y croient plus. Ils ne nous entendent plus. La parole publique est devenue une langue morte.»

MDR, euh perii ridendo ! Ce soir là, l’espace de quelques secondes, la parole publique fut véritablement une langue morte (enfin quelques mots).

Sans le latin, sans le latin. Ou sans le grec. La res publica est remplacée par les affaires. La πόλις (polis) est remplacée par la City. Le mythe d’Europe est remplacé par des traités de libre échange et une concurrence libre. La fluide rhétorique est remplacée par une langue de bois qui flotte (et nous coule). Les noms des variants stigmatisent des pays. Le panem et circenses n’a pas changé, il s’est juste aussi qatarisé. 

Heureusement quelques fluctuat nec mergitur qu’étaient pas d’la littérature tiennent bon.

« Loquerisne latine », la formule s’anagramme « osée, intranquille ». De l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace.

2 commentaires sur “« Loquerisne latine, mon p’tit gars ? »

  1. 🙂 Kairé !

    < Sans le latin, sans le latin. Ou sans le grec. La res publica est remplacée par les affaires … et pas des moindres …
    Ceci étant, P R, si on y réfléchit un peu, perii ridendo a pour de rire littéralement ‘ j’en suis mort en riant ‘, et en très bon français , que ‘j’en suis mort de rire ‘ …
    MUSIQUES et ce faisant réjouissons nous :

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