25/25 La Vie est belle

Ce qu’il y a de bien avec les calendriers de l’Avent, c’est leur retour annuel (l’équivalent de 2020 est ici).

Cherchant l’un, on trouve l’autre. Et si on s’interrogeait sur des mots qui se ressemblent  ? Le Net est un grand pourvoyeur de confusions. Homonymes, homophones. Avec Internet, il faut être prudent. Une sérendipité réfléchie nous donnera davantage de distinction pour briller en société.

Belle pour Franck Capra, Roberto Begnini ou, en série, sur France 3.

Le 25 décembre est une date capraesque s’il en est. C’est l’occasion de revoir La Vie est belle (It’s a Wonderful Life), film de 1946 et film de Noël s’il en est. 

C’est l’histoire d’un homme qui veut en finir avec sa vie et qui découvre – la vie devient merveilleuse avec les pouvoirs des anges – ce que la vie des autres aurait été sans lui. 

Franck Capra présentait son film ainsi :

«C’était un film qui disait à ceux qui avaient perdu le goût de vivre, à ceux qui avaient perdu courage, à ceux qui avaient perdu leurs illusions, au pochard, au drogué, à la prostituée, à ceux qui étaient derrière les barreaux de prisons et à ceux qui étaient derrière des rideaux de fer qu’aucun homme n’est un raté.
Il montrait à ceux qui étaient lents de corps et d’esprit, aux sœurs aînées condamnées  à rester vieilles filles, aux fils aînés condamnés à un travail épuisant et sans avenir, qu’une vie humaine est en contact avec un certain nombre d’autres vies humaines. Et que, si elle n’existait pas, elle laisserait un vide terrible.»

C’est un film culte aux USA (et pas seulement). Tous les ans, tout le monde s’offre une seconde chance avec George Bailey, incarné par James Stewart. Ambiance boule de neige en verre et en noir et blanc (Ne regardez pas la version colorisée.).

J’ai longtemps cru que le titre du film de Roberto Begnini (1997) faisait référence au film de Capra. La vie est belle (La vita è bella), c’est trompeur pour un francophone, non (pas de wonderful qui traîne) ? Eh bien non, le réalisateur italien a confié, un jour, que le titre venait d’une phrase de Leon Trotski. Il se savait en danger de mort au Mexique. Sachant qu’il allait se faire tuer par les tueurs à gage de Staline, il écrivit dans son testament :
« Natacha vient juste de venir à la fenêtre de la cour et de l’ouvrir plus largement pour que l’air puisse entrer plus librement dans ma chambre. Je peux voir la large bande d’herbe verte le long du mur, et le ciel bleu clair au-dessus du mur, et la lumière du soleil sur le tout. La vie est belle. Que les générations futures la nettoient de tout mal, de toute oppression et de toute violence, et en jouissent pleinement. »

Roberto Begnini chantant du Paolo Conte : Via con me. It’s Wonderful !