Calendrier de l’Avent : 3/25 Omicron et omicron

Ce qu’il y a de bien avec les calendriers de l’Avent, c’est leur retour annuel (celui de 2020 est ici).

Cherchant l’un, on trouve l’autre. Et si on s’interrogeait sur des mots qui se ressemblent  ? Le Net est un grand pourvoyeur de confusions. Homonymes, homophones. Avec Internet, il faut être prudent. Une sérendipité réfléchie nous donnera davantage de distinction pour briller en société.

Omicron et omicron

Dans les 24 lettres de l’alphabet grec, l’omicron est au quinzième rang. Ce n’est pas la plus connue des lettres.

On connaît l’alpha et le beta (alphabet !), le rayon gamma, le deltaplane et le delta du Nil, le iota qui ne bouge pas, le kappa transformé en équipementier sportif, l’individu lambda, le pi des maths, le sigma pour obtenir une somme sur un tableur, le phi de la philosophie, le psi de la psychologie et l’omega 3. 

Au milieu de ce fleuve de lettres, l’omicron se sentait petit. Il manquait de notoriété. Avec son nom, en guise de portrait « petit o », à l’ombre du « Grand « o », l’oméga, il vivotait.

Depuis novembre, le Covid l’a rendu célèbre. Plateaudetéléisé, BFMisé, tout le monde en parle. L’omicron est une lettre prête de passer à la postérité ?

Sa chance vient de ce que l’OMS a prescrit l’utilisation de lettres grecques pour nommer les variants.
Le problème, c’est que cela stigmatise l’alphabet grec. L’OMS lui met le seum.

Le variant le plus présent est le variant Delta. L’OMS le qualifie d’hégémonique. Depuis peu, on parle beaucoup d’omicron. Le mot s’est affranchi de la lettre grecque. On oublie l’alphabet et on pense protocole sanitaire.

Le mot omicron est dans toutes les bouches et même sur toutes les bouches. Comme dans ce tableau de Munch, Le Cri. Un personnage ouvre une bouche en forme d’omicron sous l’effet – comme l’écrivait le peintre – d’un “cri infini qui déchirait la nature”.

Omicron n’est plus une lettre grecque, mais un variant. Jusqu’à quand ? Jusqu’à π/Pi ?