« Il fut une époque où je pensais beaucoup aux axolotls. »

Une fascination poétique, mythologique, philosophique et scientifique s’exerce sur l’axolotl.

Fasciné(e), qui ne le serait pas par ce membre particulier de la famille des salamandres ?

– Le médecin pas malgré lui. Un pouvoir de guérison incroyable avec son corps d’une trentaine de centimètres qui s’est longtemps senti maître de se soigner tout seul.

– La néoténie. L’animal garde ses caractéristiques juvéniles (par exemple branchies externes, absence de paupières) à sa taille adulte.

– La métamorphose. Il se transforme en animal terrestre en cas de hausse de la température, de diminution du niveau d’eau (quand la zone lacustre devient juste une zone). L’axolotl perd ses caractéristiques juvéniles : développement de poumons et de paupières, par exemple.

Et là…l’acmé mexicaine de cette star des lac mexicains ?

Un nom latin : Ambystoma mexicanum. Bon, ok, tous les animaux en ont un…Attendez, Axolotl est un nom d’origine Nahuatl (« atl » pour « eau » et « xolotl » pour « chien ») qui ressemble aussi à Xolotl, le dieu de la mort Aztèque.
 À croire que cet animal aztèque en plus de tout le reste a inventé la SF et ses néologismes à planètes lointaines et étranges (Axolotl et autre Tatooine).

L’animal est taillé pour les récits SF avec ses métamorphoses et cette néotonie comme une suspension dans le temps. Son visage relève lui de la BD SF (voir photo plus haut).

Ce qui n’est pas, en revanche, de la science-fiction c’est que cet animal qui se régénère tout seul est dans une situation critique à cause de certains être vivants que nous connaissons bien. L’axolotl est cerné : l’urbanisation à Mexico, la pêche, le commerce…

L’axolotl vit mieux en laboratoire qu’à l’état sauvage. Confiné pour les besoins de la science ? Hum…

L’être humain ne se bouffe pas le foie comme Prométhée. Il ne cherche pas non plus à réparer ce qu’il a fait à l’axolotl.

On peut être emblématique du Mexique et des laboratoires ? En tout cas, sans Ligue des Axolotls Anonymes, on plume le frère jumeau du dieu Quetzalcoatl, le serpent à plumes.

En guise de punition, digne de celle infligée par Méduse, l’être humain peut lire la nouvelle, le conte de Julio Cortazar, Axolotl. Une aventure fantastique à l’aquarium du jardin des Plantes.

Voici son incipit : « Il fut une époque où je pensais beaucoup aux axolotls. »

L’écrivain, très jeune, fut fasciné par ces découvertes qu’on fait en lisant les mots à l’envers, les palindromes (Roma/Amor). Peut-être a-t-il retrouvé son enthousiasme d’enfant, son état d’écrivain larvaire dans le nom de cet animal à la néoténie fascinante, l’axolotl, dont il aimait le petit visage aztèque.

Salut et fraternité à l’anguille : https://lirepeuouproust.wordpress.com/2021/05/14/dieu-est-une-anguille/

6 commentaires sur “« Il fut une époque où je pensais beaucoup aux axolotls. »

  1. D’ axolotl au labo …

    < Et là…l’acmé mexicaine de cette star des lac mexicains ?

    « Fuck. You ARE a god. » … Est un extrait du film fantastique ' The Shape Of Water ‘ … de Guillermo Del Toro multi oscarisé et sorti en 2017 : ‘La Forme de L’Eau’ …

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  2. « Ils ont visité Notre-Dame, l’Arc de triomphe, parcouru Montmartre et les Champs-Élysées. Et malgré tout ça, Sophia a insisté pour aller voir des « batraciens ». Avril a cédé, elle l’a emmenée au Jardin des Plantes, et c’est là que sa fille a vu pour la première fois un axolotl, cet animal extraordinaire capable de reconstituer un œil, ou même une partie de son cerveau. » (L’Anomalie d’Hervé Le Tellier, un des nombreux clins d’œil de l’œuvre : https://lirepeuouproust.wordpress.com/2020/11/28/cest-pas-du-story-telling-mais-du-stories-tellier/).

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