Le bruit et l’auteur

Que l’auteur s’appelle X, Y ou Z, peu importe.

Ce qui l’interroge, c’est que le livre est seulement en prévente et déjà numéro Un sur un site de vente de livres en ligne et à hangars.

On prévend Z. sur le site d’A. Il ne sent pas aguiché. La prévente le fait seulement ticket. Ce ‘bientôt disponible » l’indispose.

Avant la mise réelle, physique sur le marché, les adversaires sont mis au tapis.
Comme au poker, on paie pour voir ?

La prévente c’était le propre de la musique. A guichets fermés, bien avant le concert, quand il s’agissait de grandes stars pour lesquelles il fallait acheter sa place tôt.

Du point de vue commercial, la différence entre la musique et la littérature, c’est que les places sont limitées dans une salle de spectacle. En littérature, on prévend et on peut ainsi ajuster le nombre d’exemplaires tirés.

Si le crowdfunding (euh…le financement participatif) concerne les livres que l’on a besoin de pousser, de faire pousser, la prévente concerne d’autres livres.
Des livres qui peuvent faire pousser des Oh ! Des Ah ! d’inquiétude, d’indignation…

Gouverner, c’est prévendre ?

Le livre marche sans être arrivé.
Le livre marche et market : « Capitalizing On Your Book’s Pre-Sale »

Le livre marche parce qu’on en parle. On parle de l’auteur, de l’auteur, de l’auteur. Peut-être du sujet.

Le livre se vend comme des petits pains que le boulanger n’a pas encore mis en vitrine. On utilise sur les grands médias un parfum chimique, un diffuseur d’auteur.

Le lecteur-consommateur mené par le bout du nez, jusqu’au bout du net. De croissants shows en croissants shows.

Parfois parler d’un livre avant sa sortie fait que le lecteur, porté par l’enthousiasme de sa découverte, court en librairie et ne trouve pas le livre…
Ensuite, il oublie. C’est casse-gueule pour les éditeurs, disons normaux.

C’est casse-gueule, sauf si les medias parlent aux lecteurs de l’auteur, de l’auteur, de l’auteur.

Il y a un numéro 1 des ventes. Pourquoi pas un numéro 1 des préventes ? Une autre catégorie à l’évidence. Ajoutez-y le bruit et l’auteur et le lecteur y d’vient fou !