

Un chanteur de country qui lit, ça existe.
David Olney l’expliquait dans une interview en 2004. “I have always read a lot ». Il vantait les qualités divertissantes de la lecture ainsi que les nombreux leçons d’écriture qu’elle peut prodiguer. L’agréable et l’utile. “Besides being a cheap source of entertainment, literature gives constant lessons in how to tell a story.”
Parfois la vie est la meilleure des fictions. Le récit est tout prêt. David Olney n’a pas chanté les Parisiennes (ou peut-être celle de Paris-Texas), mais le Titanic.
Il a conçu une chanson dans laquelle le naufrage du Titanic est raconté du point de vue de l’iceberg. Une ballade intitulée “Titanic”. « Come to me, Titanic ». Lui, n’envoie pas de télégramme.
David Olney n’est pas mort sur le Titanic (ce n’est pas Jacques Futrelle), mais, à la Molière, sur scène. Il s’est éteint pendant une chanson, immobilisé sur son tabouret.
Un chanteur de country qui écrit, ça existe.
À la faveur d’une brocante, voilà 6 livres en Rivage poche tombés dans l’escarcelle. Un écrivain qui a publié 6 albums de musique country, c’est pas commun. Visiblement un(e) fan a passé la main, au propre ou au figuré. En tout cas, une découverte.
L’auteur s’appelle Kinky Friedman et s’amuse à se présenter comme juif de Palestine (sa Palestine, Texas, USA). Dans le milieu musical il hérite du surnom de « Frank Zappa country ». Depuis les années 80, il écrit des romans policiers et chante moins. Il mélange fiction et réalité. Son héros s’appelle comme lui. Un double qui ne prend pas la peine de changer de nom. Le romancier a une idée : il va raconter sa vie (en y ajoutant des meurtres). Un genre d’auto-fiction romancée. Il est ex-chanteur de country et détective amateur (il a son Watson) . Il ne vit pas seul avec maman, ni avec un canari, mais il vit avec une chatte (et sa litière se trouve dans la douche).
Policiers divertissants (j’en ai lu trois), ironiques. Un ton détaché avec ce qu’il faut d’aphorismes sarcastiques ou décalés sur la vie.