
Une classe de CP part en voyage scolaire. Ce n‘est pas Martine en forêt, mais martyrs en forêt.
Dès le début du roman, la menace pèse. On ne discute pas projet pédagogique et de paradis des déambulations enfantines. Et régulièrement, le narrateur nous prévient : abandonnez toute espérance.
Les Lois du ciel, c’est un roman noir qui ferait presque passer Sa Majesté des Mouches pour de la chick lit.
Il y a du rouge et du noir dans la classe verte et le prof fait les frais de cette sortie et en saigne. Les parents d’élèves ne s’en sortent pas mieux.
Le mauvais genre est à ce prix.
Les éditions Le Quartanier, maison d’édition de Montréal chez qui est sorti ce roman (avant d’être publié en poche folio-policier chez Gallimard), ont un sanglier pour logo. Le quartanier, c’est le nom qu’on donne en vénerie à un sanglier de quatre ans. Dans le roman, les enfants en ont six-sept. On oublie la classe verte et la chasse a cours.
Il a toujours eu un goût pour le sanglier dans la littérature, pour ce sanglier à rédaction.
Le loup a fini par faire la paix avec le Chaperon Rouge et ne fait plus peur à personne. Le sanglier n’a ni recueilli Romulus et Remus, ni fait quoi que ce soit à Mère Grand. Alors il traîne en forêt.
Le lecteur qui a le cœur bien accroché ne sera pas déçu par ce qui peut se passer dans une forêt la nuit quand les adultes sont partis.
C’est un conte moderne avec bus, tente et portable. Un livre court avec des pages qui se tournent vite, cours, vite, dépêche-toi !