Le 10 mai ?

Le Dimey.
C’est un artiste qui composa de vers en verres, dans un nuage de fumée. « Moi j’étais fait pour écrire et j’ai poussé la mauvaise porte, celle de la facilité » Il prenait la chanson pour un art mineur, une bricole.
Toujours un vers à la main et, pour écrire, une vitesse folle.
Déjanté, sans doute. Aimant les fêlés. Claude Nougaro aurait tondu la moquette-gazon du salon de l’appartement de Dimey avec une lime à ongles. Avec sa figure d’ogre, il disait chanter « comme un chaudron ébréché ». Poète céleste – les méchants diront clochard – qui noyait ses nuits.
Il fut le mentor, le « père de mots » de Jean-Louis Foulquier. Ce poète à la vie franco de folie l’a poussé à lire.
Il a écrit nombre de chansons, dont…
– Syracuse, chantée par Henri Salvador et Yves Montand. Salvador raconte : « Il m’a dit : « On va faire la plus jolie chanson du monde, avec les plus belles paroles du monde. » Une chanson composée et chantée par deux hommes n’ayant jamais vu Syracuse. Une chanson sincère. Dimey est un poète « mort d’incompréhension » disait Salvador.
– Nos chères maisons, chantée par Juliette Gréco. « À l’époque où j’étais tôlière / D’un p’tit bordel qu’on a fermé / Je passais des journées entières /À lire Baudelaire et Mallarmé »
– Mon truc en plumes, chantée par Zizi Jeammaire. « Plumes de zoiseaux, De z’animaux/Mon truc en plumes, C’est très malin/Rien dans les mains, Tout dans l’coup d’reins »
– Mémère, chantée par Michel Simon. « Mémère, tu t’en souviens, de notre belle époque ».
– Si tu me payes un verre, chantée par Serge Reggiani. Un homme s’épanche sans se rouler par terre. « Nos referons le monde, oscillants, mais debout »
– L’Amour et la Guerre, chantée par Charles Aznavour. Chanson pacifiste et censurée en pleine guerre d’Algérie. Un air de Déserteur. « Pourquoi donc irais-je encore à la guerre Après ce que j’ai vu, avec ce que je sais? »
– Il ne faudra jamais, chantée par Serge Reggiani. « Je suis un enfant / Qui marche à pas comptés / Entre des HLM / Et des fleurs en plastique / Entre trois cimetières / Et quatre vérités / En plein coeur d’un présent / Qui va fermer boutique »
– J’aimerais tant savoir, chantée, plus récemment par Cyril Mokayesh. « J’aimerais tant savoir comment tu te réveilles,/J’aurais eu le plaisir de t’avoir vue dormir. » Une chanson qui sonne étrangement, en écho à sa chanson majeure au sein de sa Petite Fabrique : J’aimerais tant savoir et « J’aimerais tant voir Syracuse / L’île de Pâques et Kairouan / Et les grands oiseaux qui s’amusent / A glisser l’aile sous le vent. »
Le poète Jacques Debronckart (1934-1983) écrivit : « Bernard Dimey n’est pas mort le dix mai/ On aurait cru qu’il l’avait fait exprès / L’est mort le premier juillet au matin / Et rud’ment bien ! »
« (…) Allez hop ! C’est parti !… Non, c’est pas pour ce soir.
Y a vingt ans que j’m’exerce… C’est toujours pein’ perdue.
J’essaye encore demain… Après, j’arrête de boire » ! !
http://www.unjourunpoeme.fr/poeme/je-vais-m%e2%80%99envoler
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‘Le milieu de la nuit’, en Lucide dit … mais … s’envole
Bon dimanche, cordiales salutations
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En attendant demain … les îles … les ailes sous les vents … les sommets … les pays … s’enivrer ..
… 🙂 Autre version pour entendre chanter le vent …
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