
Avec cet imaginaire d’épidémie de peste où les médecins étaient masqués et par ces temps quotidiens de covid et de masque, il y a un mot à dire sur le faux-nez. Un mot-composé.
On peut débattre de tout mais pas avec n’importe qui. Certains débats finissent en rien à battre. Tous les ressorts sont là et ce qui ressort c’est que les avis sont les mêmes, à une virgule près.
– Je ne peux pas vous laisser dire cela…enfin, avec ces mots. Permets-moi de dire la même chose mais différemment.
– Je vous en prie.
Le débat est l’opium du peuple, une garantie de démocratie. À la télé, il y a des soirées-cotillons. On se souvient de ce journaliste offrant des gants de boxe à deux débatteurs politiques. Qui offrirait, aujourd’hui, des faux-nez ?
Les faux-nez sont la version bon-marché du cheval de Troie. Ce n’est pas une super-production, il n’y a pas de héros, la ruse est grossière et c’est un truc un peu plastique, un peu toc, mais qui fonctionne. Méconnaissable, juste ce qu’il faut. Le faux-nez ou nez fléaux.
Les faux-nez sont multiples et leur faune est infinie. Faux-nez démocratique, faux-nez vert, faux-nez néo-libéral, faux-nez des suprémacistes, faux-nez social. On est toujours le faux-nez de quelqu’un. Les compter suffit à vous sy-faux-nez, à vous rendre nase.
Qui dit faux-nez, dit « affublé ».
Affublé, comme pour dire agrafé (la fibule des Romains qui servait à attacher la toge). A l’origine, « Affublé » s’emploie au figuré pour « entiché, amoureux ». Aujourd’hui beaucoup s’entichent de ces faux-nez.
Et pourtant, il y a des faux-nez que de simples initiales (faux-nez-isées) suffisent à dévoiler.
Même si le Carnaval a perdu de sa superbe, oui, vraiment, il préfère les faux-nez qui envoient des jets d’eau. Un faux-nez, un peu tache (ce n’est que de l’eau). Un potache. À tous ces faux-nez, il préfère celui de Groucho Marx, accompagné d’une fausse-moustache et de faux-sourcils.