Un livre, un coup de hache dans la mer gelée qui est en nous

Il y a l’Histoire avec une grande hache. Celle dont parlait Perec et qu’il accusait non seulement de l’avoir privé de ses parents mais aussi d’avoir taillé un costume funèbre à l’humanité avec sa guerre et ses camps.

Sale Histoire avec sa grande hache

Il y a le livre que Kafka qualifie, dans une lettre de « coup de hache dans la mer gelée qui est en nous ». Kafka, le vrai, pas celui de la génération Iphone.
Chercher ce que Kafcache. « Un livre doit être la hache qui brise la mer gelée en nous » ? Lire et écrire comme un réveil culturel, comme une lutte contre nos préjugés, nos certitudes, loin de l’eau glacée de nos petits calculs égoïstes. Lire et écrire pour assiéger notre for intérieur et accepter d’être un peu faible. Lire et écrire comme une épreuve qui convoque, qui provoque. Se laisser saisir jusqu’au séisme. Accepter que ça morde, que ça pique. Comme une purge. La catharsis toujours recommencée.

De H en H. Ashes to Ashes. H, beau oui comme Bowie.

200 000 dollars aux enchères pour la hache de Shining brandie par Jack Nicholson dans une scène d’anthologie. La hache est chère et la chair peut être triste. Quelle somme pour la hache de Jack Torrance et son « Here’s Johnny ! » résonnant dans l’hôtel Overlook ! Une scène hemblématique. Hénaurme, comme aurait dit l’écrivain Gustave Flaubert malmenant, dans ses lettres, la graphie de l’adjectif pour jouer de l’hyperbole. Homme-plume jouant à l’homme-H et ses adjectifs atteints d’une lourdeur éléphantesque.

Aujourd’hui, gare au gafa, à trop googliser le mot « hache », on en devient suspect pour big brotHer.

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