Le Compact Disc (20/25, Va d’l’Avent)

Et si on faisait une petite prose ? L’objet en poésie, ça vous dit ? On y parlerait d’objet d’admiration pour oublier les objets de consommation. Et ce ne serait pas triste. Des textes à la manière de Francis Ponge. Vous avez vu ? Le dernier mot qui m’a servi était Ponge.

Le Compact Disc a cédé à la panique numérique de l’évolution. La dématérialisation participe de la disparition d’objets chers qui se sont tus.
Le CD est une espèce en disparition. Il y en a bientôt plus, usagés, dans les brocantes que, neufs, dans les magasins. Comme un animal qui peuple davantage les zoos que la nature sauvage (du monde marchand libéral).

Le boîtier de CD, c’était vraiment quelque chose avant I.T (avant la création d’ITunes), avant qu’il tombe dans la spotifaille de l’Évolution.

Maintenant du CD et de son emballage on s’en bat…large.

Du temps que la musique ne s’achetait qu’en magasins, c’était quoi le Compact Disc et son boîtier ?
C’était un moyen de stockage (ah ! les tours à cds).
C’était une protection pour le transport.
C’était un plateau denté pour faire tenir le cd (plateau qui, dans le transport ou les chutes, finissait par y perdre des dents).
C’était un livret et une carte au dos. Et puis ces petites encoches qui permettaient de retenir le tout (les livrets trop épais finissaient froissés).
Petites pensées aussi pour les charnières des boîtiers qui, brisées, ne tenaient plus le cd.

Un petit assemblage méticuleux. Des boîtiers brinqueballants qui suffisaient à prouver que leur propriétaire manquait du soin élémentaire ou qu’il déménageait souvent.

Le Compact Disc et son boîtier, c’était aussi…juste après l’achat, le blister impénétrable. À coup d’ongles, à coup de ciseaux, jamais à court d’idées (il est où le couteau ?), on essayait de compenser le fait que la languette avait disparu, n’avait jamais existé ou était si recroquevillée qu’elle en était inaccessible.

Puis c’était un livret dans lequel parfois, ô déception !, il n’y avait qu’un feuillet, la couverture de l’album et puis rien. Dans lequel parfois, ô déception ! moins grande, il y avait certes un livret mais composé exclusivement de photos (oh ! une photo de concert, oh ! une photo de studio, oh ! une photo de l’artiste et son chien). Dans lequel enfin, ô joie !, il y avait les paroles, les textes, les « qu’est-ce qu’il dit là ? ». Sans oublier les remerciements et ces heures de lecture garanties, parfois cryptiques, parfois drôles, parfois du pur gnan-gnan.

Et puis la chanson fantôme, la ghost song, l’absente de tout le bouquet qu’on découvrait parce qu’on était occupé à autre chose (par exemple, la tour infernale des CDs s’était effondrée) et qu’on laissé tourner le cd.

Le vinyle revient. Faudra-t-il un stream de détresse (à cause d’une panne mondiale du réseau) pour qu’un jour ait lieu le retour en force du compact disc. Pour l’instant il s’éteint peu à peu.

Si le compact disc disparaissait, ce serait, avec lui, l’idée de l’album. Plus de cd, partant plus d’album (sauf en vinyl). Il y a des albums concepts qui en ont des sueurs froides.

Ah Melody
Tu m’en auras fait faire des conneries

5 commentaires sur “Le Compact Disc (20/25, Va d’l’Avent)

  1. ‘De Nous Non (l’effet Sonore Est Voulu, Votre Cd Fonctionne !!!)’ …est le titre exact de cette chanson !

    … D’ Amélie en Sûre Élévation toute à ses Crayons au Clavier … sans, C’est Dire … 🙂 un pur délire vocal !

    « J’ai peur des araignées, des trapézistes, des arriérés
    Des vieilles histoires et des martiens
    Des lendemains d’soirées (mais de nous non)
    De la guerre si, des bombes aussi
    Du bruit, des trous, des pièges
    Des gens, des poules, d’la pollution (mais de nous non)
    Des fleurs qui meurent, la vaisselle casse
    Du gris et des fillasses
    Des pies qui jacassent
    Du cri du nourrisson (mais de nous non…)
    De l’hiver, du ski, du soleil, du vent et des méchants
    Des fantômes et des abeilles
    Des bruits bizarres dans la maison (mais de nous non)
    De la crotte de chien du pied droit, des angines et des clous
    Du compte à sec, du ratafia,
    Des beaux garçons
    (mais de nous non…) »

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