Et si on faisait une petite prose ? L’objet en poésie, ça vous dit ? On y parlerait d’objet d’admiration pour oublier les objets de consommation. Et ce ne serait pas triste. Des textes à la manière de Francis Ponge. Vous avez vu ? Le dernier mot qui m’a servi était Ponge.
Dans le monde de l’édition, il y a des secrets. On les découvre dans le cabinet de barbe-blurb. C’est du Perrault ? Non, il n’y a plus guère de péril en la demeure à livrer le secret. C’est du folklore.
Pour faire la promotion d’un livre, on n’hésite pas à revêtir les livres d’un bandeau capable de partir à l’abordage du lecteur. Le livre s’affiche rouge par son bandeau.
Ce bandeau, c’est le blurb.
Il y a là un peu de la magie de Noël. Des mots qui font monter les chiffres. La réception de quelques lettres fait du bien au calendrier de la vente (parfois en passant par le calendrier de l’Avent).
Sous la mousse marketing, le liber devient Blurb par l’entremise d’un bandeau d’un beau rouge.
Le client de la librairie est une cible. On pirate son attention en lui servant quelques mots qui font mouche. On l’aguiche pour qu’il aille à la caisse. On va parfois jusqu’au coup de poing. Avec des slogants, bien sûr. Ça fait pas mal.
Après tout, s’il aime lire, il peut commencer par lire le bandeau. Ce dernier a l’avantage de se trouver sur la première de couverture. Pas besoin de tourner le livre, face contre table. Et puis c’est pratique et vite lu par temps de covid, avec ces gens qui ne respectent pas la distanciation physique.
Un blurb, ce sont les mots d’un grand auteur qui congratule un auteur moins connu, voire inconnu.
Par exemple, sur le livre Sauvage (éd. Gallmeister) de Jamey Bradbury scintillent les noms suivants : les sœurs Bronté, Stephen King et John Irving.
Là, le bandeau compte triple.
« Pensez sœurs Bronté et Stephen King. John Irving »
Bronté + King + Irving. C’est le Jackpot !
« À louer », c’est ce qui est indiqué sur le bas de la couverture avant la sortie du livre. Mais l’argument de vente est parfois l’œuvre d’un vendu.
Celui qui congratule, en fait gratouille. C’est un auteur qui est un ami, un auteur de la même maison d’édition, un auteur qui a le même agent, un auteur…qui est sa compagne (Chiqué-chicken qui fait quote-quote). Parfois l’autrice/l’auteur fut assistant(e) de celui/celle qui vante son livre. Parfois il/elle fut élève de son atelier d’écriture.
Le lecteur de fantastique et de thriller surveillera les blurbs, de Stephen King ; le lecteur de natural writing ceux de Jim Harrison ou de Rick Bass.
Se faire prescrire. Ce bandeau rouge ne se satisfait pas de cinquante nuances de gris, il lui faut le nec plus ultra de l’art du dithyrambe.
Du panégyrique voire, étant donné la place du bandeau, du panégénérique.
8 commentaires sur “Le blurb, communément appelé bandeau rouge (19/25, Va d’l’Avent)”