Et si on faisait une petite prose ? L’objet en poésie, ça vous dit ? On y parlerait d’objet d’admiration pour oublier les objets de consommation. Et ce ne serait pas triste. Des textes à la manière de Francis Ponge. Vous avez vu ? Le dernier mot qui m’a servi était Ponge.

Le 25 décembre est une date capraesque. Adjectif tiré du nom du réalisateur Franck Capra (1897-1991), comme hitchcockien ou truffaldien. Le 25/12, lors de cette douze nuit, c’est l’occasion de revoir La Vie est belle, film de 1946 et film de Noël s’il en est.
C’est l’histoire d’un homme qui veut en finir avec la vie et qui découvre ce que la vie des autres aurait été s’il n’avait jamais existé. Dans cette réalité alternative, il n’a plus ces fameux pétales de Zuzu, « zuzu’s petals ».
Franck Capra présentait son film ainsi :
«C’était un film qui disait à ceux qui avaient perdu le goût de vivre, à ceux qui avaient perdu courage, à ceux qui avaient perdu leurs illusions, au pochard, au drogué, à la prostituée, à ceux qui étaient derrière les barreaux de prisons et à ceux qui étaient derrière des rideaux de fer qu’aucun homme n’est un raté.
Il montrait à ceux qui étaient lents de corps et d’esprit, aux sœurs aînées condamnées à rester vieilles filles, aux fils aînés condamnés à un travail épuisant et sans avenir, qu’une vie humaine est en contact avec un certain nombre d’autres vies humaines. Et que, si elle n’existait pas, elle laisserait un vide terrible.»
Professeur, il a été fier, une année, de faire projeter ce film à tous les élèves de 3ème de son collège. C’était, bien sûr, le dernier jour avant les vacances de Noël.
C’est un film culte aux USA. Tous les ans, tout le monde s’offre une seconde chance avec George Bailey. Ambiance boule de neige en verre et en noir et blanc (Je vous en prie, ne regardez pas la version colorisée).
Alors c’est quoi ces pétales de Zuzu ?
Ces pétales font référence à Zuzu Bailey, la fille cadette de George Bailey, joué par James Stewart.
Zuzu a rapporté une rose de l’école. Elle est bouleversée lorsqu’elle découvre que trois pétales sont tombés. Son père lui promet de les replacer sur la fleur et, en attendant, les glisse dans sa poche.
À la fin du film, après que George Bailey a pu avoir ce qu’aurait été son petit monde s’il n’avait pas existé, il lui est donné une seconde chance. Il prend conscience de ce retour à cet état antérieur, de sa seconde chance, par la présence des pétales de Zuzu dans sa poche.
« Zuzu’s petals…Zuzu… There they are! »
Ces Zuzu’s petals sonnent comme la matérialisation de l’essence de la vie, comme un Carpe diem cinématographique.
https://www.youtube.com/watch?v=K5gbNf0daow
🙂 Bonjour cher Rédacteur,
Magnifique, ce film. Merci de le rappeler.
Il y aurait tant à dire sur sa subtile facture … Un chef-d’œuvre, inoubliablement !
À la scène de Zuzu, et des quelques pétales se détachant, l’on pourrait assez se rappeler à Shakespear …
« Rarement, le sommeil ne visite le chagrin.
Quand il daigne le faire, c’est un consolateur très puissant. » ‘La tempête’ (1611) …
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Question :
Aux moments clefs d’une existence, que … faut-il, ou faudrait-il … pour s’entendre dire calmement, posément, amicalement : « I wouldn’t do that, if I were you … »
… et pouvoir se le rappeler à deux cent fois, tout comme les 200 premiers exemplaires de la petite nouvelle de Philip Van DOREN STERN (1900-1984), envoyée en 1943 telle une délicate carte de Noël …
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Et enfin, aux noms des noms de toutes les Zouzouilles qui les portent bien …
… NA !
🙂 Bon dimanche, et semaine à l’avenant , 😉 !!
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Pour info :
Autour du film, ‘La Vie est Belle’, voici qu’un documentaire vraiment bien ficelé, de Dimitri KOURTCHINE (2020), nous invite à suivre la longue carrière du réalisateur Frank CAPRA , au travers de sa riche filmographie … et de … son double, visible seulement en toute fin de parcours ! Fascinant !
C’est dans ‘Frank CAPRA, il était une fois l’Amérique’, sur 52 mn, disponible sur Arte en replay jusqu’au 26.02.2021.
https://www.arte.tv/fr/videos/094480-000-A/frank-capra-il-etait-une-fois-l-amerique/
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