Va d’l’Avent 7/25 : Ceci est une pelle à neige mais pas seulement

 Et si on faisait une petite prose ? L’objet en poésie, ça vous dit ? On y parlerait d’objet d’admiration pour oublier les objets de consommation. Et ce ne serait pas triste. Des textes à la manière de Francis Ponge. Vous avez vu ? Le dernier mot qui m’a servi était Ponge.

Crédit photographique : Philippe Migeat (Centre Pompidou)

Il y a la fraise à neige ou la déneigeuse pour les plus fortunés. Il y a la pelle à neige, nouveau contenu à trouver en boutique, pour les plus Fortnite. Il y a l’Appel de la forêt et la pelle sauvage qui vous trouve un abri à la London et vous sauve la peau.

À chacun sa pelle. Les chapelles sont nombreuses.

Et puis il y a la pelle domestique, familière, la pelle de compagnie, celle qu’on saisit, qu’on active avant de partir travailler. Patiemment, sous le soleil, en séchant, elle attend votre retour. Elle a une belle langue blanche, épaisse. Pour un peu elle remuerait la queue.

« Il avait toujours aimé marcher dans la neige, surtout la première neige de l’année, et c’était un plaisir de penser que, dès maintenant et pour des mois, les bottes de caoutchouc allaient être alignées à droite de la porte d’entrée, sous la véranda, près de la large pelle à neige. » (La mort de Belle de Georges Simenon)

Tiens une véranda. Et puis la large pelle à neige. En alu et au manche en bois. Elle devient une rame dans les matins de galère où la neige a trop chu et qu’on se sent trop petit et pas assez réveillé. Ses transformations ne s’arrêtent pas là. Comme tous les objets manufacturés, la pelle à neige peut avoir une âme et attirer la redoutable magie surréaliste.

Oui, un objet peut déneiger et dépasser le réel.

Il y a la pelle à neige « en prévision d’un bras cassé » (voire In Advance of the Broken Arm) de Marcel Duchamp. C’est l’iconoclasme du bras cassé. On fait un pas de côté (pour éviter la neige qui tombe du toit), on prend Duchamp et c’est pas triste. L’anartiste a son ready-made exposé au Centre Pompidou. À découvrir, histoire de voir de quel bois se chauffe l’anartiste et avec quel fer il nous galvanise. L’œuvre originale a été perdue à New York en novembre 1915 (perdue dans la neige ?).

La copie (très bien imitée) date de 1964.

La pelle à neige « en prévision d’un bras cassé » de Marcel Duchamp est à voir ici : https://www.centrepompidou.fr/fr/ressources/oeuvre/cg9jka

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