Et si on faisait une petite prose ? L’objet en poésie, ça vous dit ? On y parlerait d’objet d’admiration pour oublier les objets de consommation. Et ce ne serait pas triste. Des textes à la manière de Francis Ponge. Vous avez vu ? Le dernier mot qui m’a servi était Ponge.

La copie blanche, vous vous souvenez ? Celle que vous aviez rendue parce que le sujet vous avait séché. Celle que votre camarade de classe, en difficulté, rendait toujours pour provoquer son professeur. Blanche sur fond blanc à carreaux. Le copie blanche considérée comme un des Beaux-Arts.
C’était avant les cours en ligne et les cours après moi ! que t’attrapes ma copie.
« Dans un trou vivait un prof. » Solitude solitaire. Des tonnes de copies, des notes aux copies, du rouge, du rouge, du rouge, et ce travail qui nécessite une compétence herculéenne. Notamment quand il s’agit de couper les têtes de l’Hydre des Zéros qui traumatisent.
Ce jour-là, au 20 Northmoor Road, un professeur corrige, enchaîne les copies, comme Chaplin serre ses boulons. Machinalement. Sans fin. Avec sang-froid.
Cette pile, cet amas atterre l’universitaire.
Il s’ennuie.
Au loin coule une rivière, des oiseaux gazouillent et quelques saules généreux offrent leur ombre au passant. D’autres feuilles que celles à carreaux, posées sur ce bureau, bruissent à l’air libre.
Les copies se suivent. L’envie suave d’être ailleurs vient doucement, s’insinue, s’immisce. « Miss you !» croit entendre ce teacher mouillé de cette sueur qui n’anoblit pas la tâche.
Soudain, la page sous se yeux se fait blanche. Ce candidat-là l’a joué candide. La copie est vide. Nada. Nothing. Nihil.
Génial ! Rien à lire. Le correcteur se réjouit de ce travail en moins. Son imaginaire voit là comme une porte ouverte, un terrain de jeu d’écriture.
Sur ses lignes d’horizon, il écrit, dans un battement d’aile de papillon :
« Dans un trou vivait un hobbit. » (en v.o : « In a hole in the ground there lived a hobbit. »)
Le professeur a 38 ans.
Il est professeur à Oxford.
Il se nomme John Ronald Reuel Tolkien.
Tout le reste est littérature et fantasy.
Tiens, est-ce en mettant un 10/20 que Tolkien a eu l’idée du nom de Terre du Milieu ?
À la main lui soufflant d’ l’avant, au pas rond de l’appOrte, … JRR TOLKIEN se disait aussi :
‘Roads Ever Go On’ … and On
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…
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À la troisième trace … v’là 😉
Roads Go Ever On
Roads go ever ever on,
Over rock and under tree,
By caves where never sun has shone,
By streams that never find the sea;
Over snow by winter sown,
And through the merry flowers of June,
Over grass and over stone,
And under mountains in the moon.
Roads go ever ever on,
Under cloud and under star.
Yet feet that wandering have gone
Turn at last to home afar.
Eyes that fire and sword have seen,
And horror in the halls of stone
Look at last on meadows green,
And trees and hills they long have known.
The Road goes ever on and on
Down from the door where it began.
Now far ahead the Road has gone,
And I must follow, if I can,
Pursuing it with eager feet,
Until it joins some larger way,
Where many paths and errands meet.
The Road goes ever on and on
Down from the door where it began.
Now far ahead the Road has gone,
And I must follow, if I can,
Pursuing it with weary feet,
Until it joins some larger way,
Where many paths and errands meet.
And whither then? I cannot say.
The Road goes ever on and on
Out from the door where it began.
Now far ahead the Road has gone.
Let others follow, if they can!
Let them a journey new begin.
But I at last with weary feet
Will turn towards the lighted inn,
My evening-rest and sleep to meet.
Still ’round the corner there may wait
A new road or secret gate;
And though I oft have passed them by,
A day will come at last when I
Shall take the hidden paths that run
West of the Moon, East of the Sun.
https://allpoetry.com/Roads-Go-Ever-On
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