Il faut qu’on s’tire : à bas le réel !

Il faut qu’on se tire : à bas le réel ! À bas le réel ! À balles réelles ?

Non. Sa colère est blanche, froide, à blanc, Il en est pour se moquer : c’est niais, à blanc.

Réel. Le mot français est un palindrome allemand. A l’endroit, c’est un mot français : réel ; à l’envers, c’est un mot allemand : leer. Leer signifie vide. Les mots s’amusent. Ils sont réversibles et irrésistibles. Le dictionnaire s’est à moitié plaint. Il a de l’indulgence.

Chassez la poésie, le réel revient au galop. Il cataclope et le soleil poudroie de réel. C’est limite s’il n’y a pas une belle plage à touristes et sa coupure de pub.

À bas le réel ! Et pour cela préfère te faire la paire avec la fiction et son sac de munitions.

Il a le sens des mots, c’est son réel à lui. Les termes, les mots sont de petites chevilles ouvrières participant à cet attelage qu’on appelle phrase. Ça cahote, ça brinqueballe. Il fait attention, en Petit Poucet rêveur qui ne dit pas n’importe quoi. Il ne lui viendrait pas l’idée d’employer le mot « flingué » en parlant d’un président des USA. Le réel et ses bruits de shots. Il n’irait pas non plus dire d’une équipe de football qu’elle a été massacrée par l’équipe adverse. À bas le réel et la métaphore féroce.

À bas le réel, ça cogne sémantiquement comme un slogan. Du slogan de boxe. À bas le réel. Quatre mots à agiter sur une pancarte de manif. La formule semble adaptée à ce réel actuel qui franchit le mur du son. Pas d’épées, de pointure, de finesse dans ce réel, mais du réel bien épais, qui chausse du 49, et a marché dans les eaux glacées du calcul égoïste.

Un réel qu’on nous orchestre en actu continue comme un pantin articulé avec des fils d’actualité. Fils arachnéens à occuper le citoyen par la peur.

« Le Réalisme est précisément le bon sens des salauds » écrivait Georges Bernanos. Ce n’est pas l’écrivain de chevet de tout le monde (moi non plus), mais la formule frappe à chaque fois qu’on la croise (et rarement dans les papiers de papilottes). Le réel, c’est quand on se cogne disait un autre. Tout cela en attendant ce joyeux Noël qui pique !

3 commentaires sur “Il faut qu’on s’tire : à bas le réel !

  1. Bonjour cher rédacteur,
    Voici encore une publication laissant bien à songer…

    < A l’endroit, c’est un mot français : réel ; à l’envers, c’est un mot allemand : leer. Leer signifie vide … oui, mais pas seulement … au sens figuré, il se frotte littéralement à la VANITÉ des choses ou des gens, ou aussi d'un vide croissant à l'INANITÉ des gens en l'heure des choses … ou choose ???

    J’aime

  2. < À bas le réel, ça cogne sémantiquement comme un slogan. … Peut-être … et peut-être aussi … en de nombreux points de suspensions, si l'on se rappelle du poème 'VIDE' de HUGO, page plage dédiée en titre au 04 septembre 1843

    …………………………………………

    De nos jours dérangés, comment le poète s'y prendrait-il pour titrer à la date près:

    Essai, au points de la date du jour 2•0 ???

    ————————–

    J’aime

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s