La nuit du chasseur : LOVE/HATE

Love/Hate, ces deux mots anglais évoquent aussitôt La Nuit du chasseur de Charles Laughton et les phalanges de Mitchum tatouées de ces deux verbes glaçants, manichéens.


Le révérend Harry Powell joué par Mitchum se sert de ses mains (comme deux serres d’aigle) pour délivrer une parabole aux enfants. L’âme humaine est habitée. Hantée. Foi et religion mêlées, mélangées jusqu’à la confusion. Une histoire écrite puis filmée dans les années 50 à transposer, à traduire dans un contexte contemporain. Qui va prendre la main ? L’Amour ou La Haine ?

Un conte horrifique qui prend place dans le Sud des Etats-Unis. La Haine incarnée et l’amour en fuite devant la hâte meurtrière d’un psychopathe. Pas de ferry-tale, la rivière pour tout radeau.

Outre ce monstre tartuffien et ses serments d’hypocrite, le film installa dans l’imaginaire une dichotomie hollywoodisée. Love. Hate. Deux fois quatre lettres tatouées. Phalanges tatoutées faussement de foi.

Ce récit est l’œuvre de l’auteur états-unien Davis Grubb (1919-1980), dont le nom se termine pas les initiales BB, celles de BelzeButh et de Barbe-Bleue. Le Diable est dans les détails.

Dans la v.o, livre et film, il est donc question de L.O.V.E / H.A.T.E.

Dans la traduction française du livre établie par Guy Le Clech, le choix a été fait de transposer les deux noms choisis par Davis Grubb en H.A.I.N.E et A.M.O.U.R.

Cinq lettres au lieu de quatre. Cinq comme les cinq doigts de la main.

Cinq lettres qui auraient empêché Mitchum d’empoigner le sommet de la rampe (voir premier photogramme) ou de fermer ses poings pour montrer le combat essentiel entre l’amour et la haine (voir second photogramme).

Cinq lettres quand on en attendait quatre.
Love/Hate, en anglais ce sont des noms qui ont pour homonymes des verbes. On aurait pu trouver deux impératifs A.I.M.E et H.A.I.S. Les voies du traducteur sont impénétrables.

Mitchum y eut le rôle de sa vie cinématographique. Dans la vibration sournoise et trompeuse « Chil…dren » (mots glaçants chill-dren), on ne confondit pas le Grand Bob et son rôle à l’écran. M.A.L / B.O.B

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2 commentaires sur “La nuit du chasseur : LOVE/HATE

  1. Bonjour,

    < (…) à transposer, à traduire dans un contexte contemporain… Mmh … Et comment !

    J’ai une affection très particulière pour ce film, d’ailleurs inscrit au registre du ‘National Film Registry’, et conservé à la grande Bibliothèque du Congrès Américain …

    Tout précisément en nos temps actualisés bien traduits en temps contemporains : ‘Fins 2020 & NorMalMélancoliques FrancoFrançais•es’ …

    Il me plaît , alors, de pouvoir me souvenir, de cette scène étonnante de la fin du film, … et pouvoir songer, … rêvasser, … à la Noël, … pour vouloir y voir … que les bonnes Heures y veillent, assidûment … Le prochain, ou l’un des uns d’après … Qui sait ?

    … “The Wind Blows …“ Comment ça se traduit, en bon français ???

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