
Le couvre-feu va entrer en vigueur. Le temps de se rappeler le charme des cités la nuit tombée ? Le temps de se rappeler la beauté d’une nuit noire. Noire de monde ou noire de ciel avec ses étoiles. Ou noire comme un qui a trop bu.
À cause du couvre-feu, une nuit light ?
C’est beau une vie la nuit. C’est beau une ville à nuits.
C’est en 1988 que l’acteur Richard Bohringer sort ce livre qui fait date. Aux éditions Denoël, un titre devenu culte.
C’est beau une ville la nuit : La beauté d’un titre. Vie. Ville. Violence. Vide. Vida. Vies d’eux. Un titre évident qui, trente ans après, encore fringant comme un mousquetaire, ne s’évide pas.
Une ode aux potes, aux paulos, aux compagnons. Les brothers, les bohringers in arms. Sur la route, on the road raide, et l’auberge à la Grande Ourse. Déroute transformée en des routes, en des rives. Qu’il est dur de ne pas se contempler serein.
On éructe dans la rue. Le bistrot comme une clinique ou une salle d’attente. La nuit grave. Son tabac, son alcool.
Ça déambule de champagne et de concert. Comme tous les poivrots, assoiffés d’humanité, qui, ivres, rognent sur leur vie.
Hasard d’eux. Lambeaux de la ville, la nuit.
Comme un rêve aussi d’Amérique, de New-York et de jazz. Plutôt que la syntaxe, de la musique syncopée, ‘tain sax ! Et une prose céleste et leste. Un New-York vertical d’avant le 11 septembre. Du bas-fond avant le cahot.
L’errance qui se moque des rances, des idées reçues et qui finit par tomber dans les ronces blanches, dans l’héro.
Une autre époque. Celle où, la nuit, tous les chagrins sont gris.
CendrArs Poetica avec sa part de fantasmes qui affabullent.
Prendre le train. Une envie de raconter comme une machine à écrire, à lyre, à ouvrir son cœur.
Des bribes, des bouts qu’un écrivain met dans son bouquin.
Ce que Jack a dit. Pas Jacasser, causer, broder, brother. London et l’appel de la forêt des mots.
Bohringer, l’ami de Nougaro qui lui trouvait des mots pleins d’âme. Blues et les born to lose.
Bohringer, dans le même état j’erre que Léotard, cet autre grand brûlé.
Voix cassée et blues qui ont fini par avoir l’honneur de la page blanche noircie du Folio chez Gallimard.
C’est beau une vie la nuit.
Une vie qui se recroque-ville pour son bien ?
C’est beau une ville la nuit ou la fortune d’un titre. Voir On achève bien les chevaux.
… En avril 1988
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« Je m’étais endormi. La cloche de cette putain d’église m’a réveillé. Les chiens dorment sur les fauteuils, la tête dans leurs couilles. Au chaud. » (Source Wiki qui le dit)
… Est une des citations officielles du livre …
Mais … Quand y’a plus qu’Personnes …
… Personne ne dort plus !
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