Ce polar (je ne parle que du court récit Hot line) est l’œuvre de Luis Sepúlveda qu’on ne savait peut-être pas adepte du genre. Ce n’était pas qu’un Vieux qui aimait lire des histoires de mouettes et de chat.
C’est d’ailleurs après ces deux succès massifs en librairie que Sepulveda fit des incursions dans le genre du polar.
Hot line, L’idée de départ est très bonne.
Le héros est un flic mapuche, George Washington Caucaman, bien installé dans sa circonscription rurale qui, à la suite d’une bavure (il fait exploser la partie cul du fils d’un militaire puissant) se retrouve à enquêter sur des problèmes de téléphone rose.
Une variante du flic qu’on mute à la circulation.
Adieu la campagne patagonienne. Bonjour Santiago.
Bye, bye les trafiquants et les voleurs de bétail. Son travail va être dématérialisé et la chair est bien triste.
Santiago est en chantier et les travaux de démocratie sont en cours.
On trouve la dimension politique chère à un polar digne de ce nom : l’ombre de Pinochet n’en finit pas de planer comme un condor mal léché. Les cris sous la torture n’ont pas fini de se faire entendre.
Entre le rose et le noir, ce polar prend sa place entre terrorisme et terrotisme, Eros et Thanatos obligent (Et puis comme disait Desproges : dans Pinochet, il y a hochet).
On retrouve un flic qui a du mal avec la vie (à force de passer son temps à en explorer les turpitudes) et a recours au bicarbonate, histoire de garder l’estomac bien accroché.
On retrouve l’humour de Sepulveda, son sens de la punch(i)line (une blague à propos d’une mule est à faire tomber le livre par terre)
Ce qui est moins drôle c’est qu’on aurait aimé retrouver ce flic, George Washington Caucaman, dans d’autres aventures.
Lire peu ou Proust 