À lire à l’heure
« Cet exécrable bourreau ! il s’est approché du juge pour lui dire que l’exécution devait être faite à une certaine heure, que cette heure approchait, qu’il était responsable, que d’ailleurs il pleut, et que cela risque de se rouiller.
— Eh, par pitié ! une minute pour attendre ma grâce ! ou je me défends ! je mords !
Le juge et le bourreau sont sortis. Je suis seul. – Seul avec deux gendarmes.
Oh ! l’horrible peuple avec ses cris de hyène ! – Qui sait si je ne lui échapperai pas ? si je ne serai pas sauvé ? si ma grâce ?… Il est impossible qu’on ne me fasse pas grâce !
Ah ! les misérables! il me semble qu’on monte l’escalier.
QUATRE HEURES. »
La fin du Dernier Jour d’un condamné, Victor Hugo, 1829.