Le jeune qui aimait le monde du bout du monde

CVT_Le-monde-du-bout-du-monde_4850Chaque année, il se donne une lecture d’été qui prend de la hauteur : il se saisit d’un auteur et lit tout ou (grande)partie de son œuvre. Il aime bien ça. Passer du temps auprès d’un écrivain, à explorer ses thèmes, son goût des mots, ses types de phrases, sa prédilection pour la description, les dialogues ou les récits, ses types de personnages récurrents, ses influences littéraires, la chronologie de son œuvre (il lit toujours dans l’ordre de publication), ses animaux totems, ses régions, ses pays de prédilection, etc.

Il y a eu Steinbeck, Tournier, Irving, Twain, Remarque. Cette année, c’est Sepúlveda. Avant son décès prématuré, il avait déjà prévu de se pencher sur cet auteur chilien qui lui a toujours paru sympathique, chaleureux, pudique et politique. Il l’a même cité dans son Tour du monde en romans.

Il a donc commencé par Le monde du bout du monde.

Ce roman est sorti en 1989 et a été traduit en 1993, soit un an après l’énorme succès du Vieux qui lisait des romans d’amour. C’est ce qui explique que beaucoup de critiques le présentent comme son deuxième roman.

Ce roman plaira davantage si on a déjà lu le Vieux qui lisait des romans d’amour. En effet, on y retrouve des thèmes similaires : la préoccupation environnementale (Greenpeace et Rainbow Warrior), la proximité avec  les indiens (Yagans, Onas et Alacalufe), la mise en abyme littéraire (le roman commence par exemple par l’incipit d’un autre, « Appelez-moi Ismaël appelez-moi Ismaël… «  , Herman Melville, Francisco Coloane, Jules Verne, Bruce Chatwin, Jack London…), la présence animale entre le détroit de Magellan et le Cap Horn (ici, la baleine), la boucherie humaine d’un bateau-usine. A quoi s’ajoute un côté roman d’initiation stevensonien avec ce jeune personnage devenu mousse sur un bateau. Le lecteur peut se perdre dans les différents toponymes, comme il se perdrait si on le lâchait en pleine Patagonie. Ça fait partie du dépaysement. « J’avais du mal à mémoriser les noms des îles, caps, golfes et autres accidents géographiques. » Et puis il y a cette ligne de crête entre fiction et autobiographie, le personnage central ayant quitté le Chili pour Hambourg, comme le fit l’auteur fuyant la dictature de Pinochet.

Episode 2 : « Le chemin a deux bouts et aux deux quelqu’un m’attend »

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