Bonne heure littéraire : 14h05

À lire à l’heure

9782330064204« — Bartlett, quelle heure est-il ?

Bartlett tira sa grosse montre d’argent de la poche de son gilet.

Deux heures cinq, dit-il.

— Très bien, dit Tetley au bout d’un moment. Nous attendrons jusqu’au lever du soleil.
Farnley, le bout de la corde à la main, regardait Tetley, les yeux fous. Puis, lentement, il afficha un petit sourire en coin et rejeta la corde comme s’il en avait assez.
— Pourquoi pas ? dit-il. Je vais donner à ce fils de pute le temps d’y penser.
Puis il marcha vers le feu et resta là debout et tout seul. De la façon dont il se tenait, de dos, on pouvait voir qu’il bouillait de rage.
À vrai dire, aucun de nous n’était bien content de ce délai. Tout serait à recommencer. Mais s’ils le demandent, on ne peut guère refuser à des hommes, dans une situation pareille, deux ou trois heures qu’ils jugent précieuses.
— Révérend, dit Tetley à Sparks, tu peux prendre tout ton temps pour le travail qui te concerne.
On suggéra de mettre les prisonniers dans la cabane, mais Tetley fit remarquer qu’il y faisait trop froid et qu’il n’y avait pas de poêle. On remit du bois sur le feu, et on plaça les trois hommes de trois côtés différents. On ne savait trop où se mettre. On avait envie[…] »

L’étrange incident de Walter Van Tilburg Clark

Un commentaire sur “Bonne heure littéraire : 14h05

  1. Alphonse Allais, 2+2 =5
    UNE DRÔLE DE LETTRE

    Cannes, Décembre 1893.

    (…) » Votre idée de la montre-revolver est très séduisante, à première vue. Elle est, en outre, pratique, ce qui ne gâte rien. Le mécanisme, tel que vous me le décrivez, avec trois dessins à l’appui (les dessins, entre parenthèses, sont assez mal faits), cette double détente de la montre et du revolver, ingénieusement reliée par l’ancre d’échappement, tout cela est merveilleusement trouvé.
    » Tout le jour, vous portez votre montre dans la poche de votre gilet. Vous la regardez, vous savez l’heure✨, c’est très commode.
    » Le soir venu, quelqu’un vous attaque, sous le prétexte fallacieux de demander ✨l’heure, précisément. Vous exhibez votre montre, vous tirez dix ou douze coups, et voilà des enfants orphelins (ou du moins dangereusement blessé, le père).
    » Et cependant, à voir l’objet, c’est une simple montre, comme vous et moi.
    » C’est merveilleux, voilà tout.
    » Je sais bien qu’il y a un inconvénient.
    » Toutes les fois que l’on tire un coup de revolver, la montre s’arrête.
    » Je trouve cela très naturel.
    » Il serait difficile qu’il en fût autrement.
    » Vous avouez, d’ailleurs, cet inconvénient au lieu d’en chercher le remède, et combien vous avez raison !
    » Car un inconvénient auquel on remédie n’en est plus un.
    » Est-il nécessaire, d’ailleurs, d’y remédier ?
    » Pour ma part, je vois là, tout au contraire, un grand avantage.
    » Je pense que si l’on pouvait faire adopter votre modèle de montre-revolver par les assassins, au moyen d’une remise de la force de plusieurs chevaux, ce serait d’une sérieuse utilité pour les constatations judiciaires.
    » On serait immédiatement fixé, rien qu’en regardant l’instrument du crime, sur ✨l’heure précise de la mort.
    » L’expression usuelle : l’Heure de la Mort ✨cesserait dès lors d’être une vaine métaphore, pour devenir une palpable réalité.(…) (❕)

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