Bonne heure littéraire : 13h15

À lire à l’heure

bm_185929_aj_m_700« Elle était morte d’une crise cardiaque à l’âge de trente-neuf ans. En octobre 1988.
— Quel jour ? demanda Jeff.
— Le 18. Le même jour que vous, mais à une heure et quart.
— Neuf minutes plus tard, dit-il en souriant. Vous avez de l’avenir … Un peu plus que moi.
La remarque fit naître une ébauche de sourire sur les lèvres de Paméla.
— Neuf minutes sans intérêt, dit-elle. Sauf l’instant de la mort.
— Où étiez-vous à votre réveil ? »

Replay de Ken Grimwood

Un commentaire sur “Bonne heure littéraire : 13h15

  1. Longtemps après, Weber pouvait encore dire à quel instant précis Capgras était entré dans sa vie. Inscrit dans son agenda : vendredi 31 mai 2002,13 heures, Cavanaugh, Union Square Café. Les premiers exemplaires d’au pays de l’inattendu sortaient à peine de l’imprimerie, et l’éditeur de Weber voulait qu’ils se retrouvent en ville pour fêter l’événement. Son troisième ouvrage : se faire publier ne présentait plus guère de nouveauté. À ce stade de sa carrière, Gérald Weber envisageait les deux heures de train depuis Stony Brook davantage comme un devoir que comme une partie de plaisir. Mais Bob Cavanaugh tenait à le voir. « Sensas », s’était écrié le jeune éditeur. Publisher’s Weekly parle « d’exploration décoiffante du cerveau humain menée par un sage au sommet de son art ». « Exploration décoiffante », voilà qui allait faire jaser dans les cénacles de neurologie où l’on n’avait pas pardonné à Weber le succès de ses précédents écrits. Et «sommet de son art», il y avait là-dedans quelque chose de déprimant. Après ça, pas d’autre issue que le déclin.

    La chambre aux échos – Richard Powers

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