Moi, femme, villageoise et libraire

Quand on lit un livre confiné en plein Coronavirus, on relève plus facilement ceci : « si une épidémie de fièvre aphteuse se déclarait de nouveau, il y serait bloqué pendant des mois » ou ceci : « On a nos Kleenex, c’est plus hygiénique. » ou encore : « Florence était stupéfaite qu’il sût seulement son nom, tel avait été le confinement du vieil homme ces dernières années. »

la-libraire-856065-264-432Et pourtant, comme le titre l’indique, c’est avant tout une histoire de librairie et comme on dit vulgairement d’offre culturelle dans un lieu nommé Hardborough, petit village côtier du Suffolk. Dans les années 50, Florence Green, jeune veuve, veut vitaliser son village et reprendre une vieille bâtisse pour la transformer en librairie.

C’est une lutte d’influence au sein d’un univers anglais, un peu amidonné, un peu cruel. Les notables bene disent du mal de ce projet. En matière de soutien franc et massif, la libraire se retrouve plutôt esseulée, si ce n’est une jeune fille d’une dizaine d’années et un vieil ermite, légende du village.

Lorsque Florence Green, la libraire, s’avise de vendre Lolita de Nabokov, ce n’est pas sans conséquence sulfureuse dans le Suffolk. Cela dit, le soufre est le même avec ces livres où des lecteurs détectent « une nuance distincte de socialisme ».

Une société amidonnée que rend bien le livre qui, dans une prose à l’ironie anglaise suggère plus qu’il ne montre avec éclat. Ici et là, le lecteur a droit a quelques sourdes saillies d’humour britannique.

Le livre a été traduit par Michèle Lévy-Bram.
Le premier titre du livre fut L’Affaire Lolita. Or, il y a de quoi nier Lolita en bloc, c’est The Bookshop le titre original. La Libraire convient donc mieux tant il est vrai que le roman Lolita n’a qu’un rôle annexe dans l’histoire : il n’est jamais précisément évoqué.

L’autrice a été journaliste et s’appelle Pénélope Fi…tzgerald. Hasard mythologique, cette Penelope a une Hermione (Hermione Lee) pour biographe. Elle fait une stimulante préface qui révèle un portrait étonnant d’une autrice qui publia son premier roman à 60 ans et obtint le Booker Prize. C’est aussi une préface pleine de nouvelles pistes de lecture.

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