A lire un 10 décembre

Éphémérides. Quand le calendrier se fait littéraire.

61edjyUy23L« Manchester Evening News, mardi 10 décembre 1963, p. 3

AVIS DE RECHERCHE 100 LIVRES DE RÉCOMPENSE

La police continue ses recherches afin de retrouver John Kilbride, âgé de 12 ans, et espère qu’une récompense de 100 livres ouvrira de nouvelles perspectives. »

Au lieu d’exécution de Val McDermid

3 commentaires sur “A lire un 10 décembre

  1. … 10 décembre, en 1919, c’était remise ! 🌟

    Thierry Laget :

    « Céleste réveille Proust. C’est la première fois qu’elle ne respecte pas la consigne et se permet d’entrer chez lui sans avoir été appelée. « Monsieur, lui dit-elle, j’ai une grande nouvelle à vous annoncer, qui va surement vous faire plaisir…Vous avez le Prix Goncourt ! » Le laconisme de Proust trahit son émotion ; lui, d’habitude si éloquent, ne parvient à articuler à cet instant-là que la phrase la plus brève de sa vie : « Ah ? » …

    Auteur de ‘Proust, prix Goncourt. Une émeute littéraire’, publié aux éditions Gallimard.

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  2. ‘Je contemple souvent le ciel de ma mémoire’

    « Le temps efface tout comme effacent les vagues
    Les travaux des enfants sur le sable aplani
    Nous oublierons ces mots si précis et si vagues
    Derrière qui chacun nous sentions l’infini.
    Le temps efface tout il n’éteint pas les yeux
    Qu’ils soient d’opale ou d’étoile ou d’eau claire
    Beaux comme dans le ciel ou chez un lapidaire
    Ils brûleront pour nous d’un feu triste ou joyeux.
    Les uns joyaux volés de leur écrin vivant
    Jetteront dans mon coeur leurs durs reflets de pierre
    Comme au jour où sertis, scellés dans la paupière
    Ils luisaient d’un éclat précieux et décevant.
    D’autres doux feux ravis encor par Prométhée
    Étincelle d’amour qui brillait dans leurs yeux
    Pour notre cher tourment nous l’avons emportée
    Clartés trop pures ou bijoux trop précieux.
    Constellez à jamais le ciel de ma mémoire
    Inextinguibles yeux de celles que j’aimai
    Rêvez comme des morts, luisez comme des gloires
    Mon coeur sera brillant comme une nuit de Mai.
    L’oubli comme une brume efface les visages
    Les gestes adorés au divin autrefois,
    Par qui nous fûmes fous, par qui nous fûmes sages
    Charmes d’égarement et symboles de foi.
    Le temps efface tout l’intimité des soirs
    Mes deux mains dans son cou vierge comme la neige
    Ses regards caressants mes nerfs comme un arpège
    Le printemps secouant sur nous ses encensoirs.
    D’autres, les yeux pourtant d’une joyeuse femme,
    Ainsi que des chagrins étaient vastes et noirs
    Épouvante des nuits et mystère des soirs
    Entre ces cils charmants tenait toute son âme
    Et son coeur était vain comme un regard joyeux.
    D’autres comme la mer si changeante et si douce
    Nous égaraient vers l’âme enfouie en ses yeux
    Comme en ces soirs marins où l’inconnu nous pousse.
    Mer des yeux sur tes eaux claires nous naviguâmes
    Le désir gonflait nos voiles si rapiécées
    Nous partions oublieux des tempêtes passées
    Sur les regards à la découverte des âmes.
    Tant de regards divers, les âmes si pareilles
    Vieux prisonniers des yeux nous sommes bien déçus
    Nous aurions dû rester à dormir sous la treille
    Mais vous seriez parti même eussiez-vous tout su
    Pour avoir dans le coeur ces yeux pleins de promesses
    Comme une mer le soir rêveuse de soleil
    Vous avez accompli d’inutiles prouesses
    Pour atteindre au pays de rêve qui, vermeil,
    Se lamentait d’extase au-delà des eaux vraies
    Sous l’arche sainte d’un nuage cru prophète
    Mais il est doux d’avoir pour un rêve ces plaies
    Et votre souvenir brille comme une fête. »
    Marcel Proust (1871 – 1922 ), ‘Poèmes’ ✨

    😉

    Au temps restant: … « Pour retrouver un libre et plein usage de son temps, à 84 ans Bernard Pivot a décidé de se retirer de l’Académie Goncourt à partir du 31 décembre. Il en était membre depuis 15 ans, le président depuis 5 ans. Il en devient membre d’honneur », a annoncé l’Académie sur Twitter …

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  3. En bonus, pour ce jour très spécial, 😉

    « Mais j’avais beau rester devant les aubépines à respirer, à porter devant ma pensée qui ne savait ce qu’elle devait en faire, à perdre, à retrouver leur invisible et fixe odeur, à m’unir au rythme qui jetait leurs fleurs, ici et là, avec une allégresse juvénile et à des intervalles inattendus comme certains intervalles musicaux, elles m’offraient indéfiniment le même charme avec une P.R.O.F.U.S.I.O.N inépuisable, mais sans me laisser approfondir davantage, comme ces mélodies qu’on rejoue cent fois de suite sans descendre plus avant dans leur secret. » ✨

    Marcel Proust, ‘Du côté de chez Swann’, avec en tout, 12 récurrences, pour le mot
    Source: https://marcel-proust.com/texte.html

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