C’est à nouveau le temps des banderoles. Le prof oublie la croix des compétences pour la bannière sans croix.
Ne dit-on pas qu’il faut battre le pavé pendant qu’il est chaud ? (En tout cas, on devrait.) La retraite à points rencontre le poing de mon pote. Et finalement, ça pourrait être du genre saignant, pas à point.
Avec ce projet, il y a de quoi bouger des pieds en manif et lever des mains en banderoles. Et pourtant il y en a pour geindre. La banderole est un drapeau de chagrin qui structure comme il peut l’espace militant ? Comme un rectangle qui tangue dans le néant ?
Non, la banderole c’est du texte vivant. Du texte qui vaut par sa consistance et qui tance à tout va, sur la piste du cortège, sur le dance floor de la foule.
C’est du texte exposé et c’est du texte qui explose.
Les yeux s’écarquillent. « Bien trouvé ». Les gens se rassemblent. « J’t’ai retrouvé ». Ce serpent qui danse le long de l’avenue avale des couleurs et c’est pas triste. L’hiver a chassé le monotone.
C’est du slogan dans la gueule. Du réveil-mots. Du banderock’n’roll. Du pas triste and shout !
D’un côté, c’est du tissu social qu’on déchire. Misère.
De l’autre, c’est une voile qu’on déploie. Espoir.
A défaut de graver sur les murs, les mots des banderoles misent sur l’éphémère. A l’effet mur, ils préfèrent l’itinéraire, le mouvement, la musique d’un cortège.
Bien sûr, il y a toujours le risque de la baudruche et des beaux draps. Mais quand ça marche, la banderole joue à la muleta avec ses banderilla.
Ah non, la banderole de manif, c’est pas la banderole d’une Miss.
Source : https://dictionerfs.wordpress.com/