Éphémérides. Quand le calendrier se fait historique.
« On t’a donc vu, lors de ton intervention télévisée de Matignon le mardi 5 décembre, adresser ta sympathie personnelle aux manifestants (C’est dur de faire la grève), envelopper les uns et les autres dans le manteau de l’appartenance nationale (Quel beau pays que la France !), ou témoigner que tu partages les soucis de chacun (Je m’inquiète moi aussi pour l’avenir de mes propres enfants). Le Père de famille, le Citoyen français ou le Témoin compatissant allait-il réduire les fractures et ramener chacun au bercail d’un monde commun ? »
Lettre à Alain Juppé (et aux énarques qui nous gouvernent) sur un persistant « problème de communication » de Daniel Bougnoux
‘Décembre’
Émile VERHAEREN (1855-1916) – Recueil : ‘Les douze mois’ (1895).
(Les hôtes)
« – Ouvrez, les gens, ouvrez la porte,
Je frappe au seuil et à l’auvent,
Ouvrez, les gens, je suis le vent,
Qui s’habille de feuilles mortes.
– Entrez, monsieur, entrez, le vent,
Voici pour vous la cheminée
Et sa niche badigeonnée ;
Entrez chez nous, monsieur le vent.
– Ouvrez, les gens, je suis la pluie,
Je suis la veuve en robe grise
Dont la trame s’indéfinise,
Dans un brouillard couleur de suie.
– Entrez, la veuve, entrez chez nous,
Entrez, la froide et la livide,
Les lézardes du mur humide
S’ouvrent pour vous loger chez nous.
– Levez, les gens, la barre en fer,
Ouvrez, les gens, je suis la neige,
Mon manteau blanc se désagrège
Sur les routes du vieil hiver.
– Entrez, la neige, entrez, la dame,
Avec vos pétales de lys
Et semez-les par le taudis
Jusque dans l’âtre où vit la flamme.
Car nous sommes les gens inquiétants
Qui habitent le Nord des régions désertes,
Qui vous aimons – dites, depuis quels temps ? –
Pour les peines que nous avons par vous souffertes. »
Source : https://www.poesie-francaise.fr/poemes-emile-verhaeren/
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